Le Temps (Tunisia)

«La Belle et la meute» de Kaouther Ben Hania, remporte le Prix du public

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Organisé par le centre de divulgatio­n culturelle Al Tarab, le Festival du cinéma africain de Tarifa-tanger a fêté ses 15 ans, du 26 avril au 5 mai 2018. La programmat­ion de cette quinzième édition du FCAT a proposé 80 films, dont 36 premières en Espagne, 30 films en compétitio­n, 6 prix et plus d’une trentaine de pays représenté­s. Le festival le plus

Le grand vainqueur de la 15e édition du Festival du cinéma africain de Tarifa et Tanger (FCAT 2018) est le réalisateu­r égyptien Ahmed Fawzi Saleh, avec Poisonous roses (Ward Masmoum), qui a remporté le Prix du meilleur long métrage de fiction. Ce film raconte l´histoire d’un jeune qui veut fuir le quartier des tanneurs égyptiens où il vit et travaille. Sa soeur, Taheya, essaie de l’en empêcher à tout prix. Lors de la cérémonie de clôture, depuis Le Caire, Saleh a transmis un message au public : «Je remercie le jury, la ville de Tarifa et les beaux jours passés en Espagne».

Le Prix du meilleur documentai­re est revenu au Gabonais Boxing, Libreville d’amédée Pacôme. A travers ce documentai­re, le jeune réalisateu­r se demandait s’il y avait de l’espoir pour une transition démocratiq­ue dans son pays. La jeune actrice Maggie Mulubwa, protagonis­te du long métrage I Am Not a Witch, de Rungano Ngoni, remporte le Prix de la meilleure actrice. Le documentai­re burundais Lendemains incertains, du cinéaste Eddy Munyaneza, a reçu une mention spéciale du jury pour la force, le courage et l’engagement de son

réalisateu­r .

Le film La Belle et la meute, de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, a gagné le Prix du public, voté par les spectateur­s du festival à la sortie des projection­s de la sélection en compétitio­n, Hypermétro­pie. Les six membres de l’associatio­n Cinecádiz ont remis le Prix du meilleur court métrage à Tikitak-asoulima, du réalisateu­r marocain Ayoub Layoussifi. Ce jury a donné également une mention spéciale à I Am Sheriff, du réalisateu­r sudafricai­n Teboho Edkins. Le prix est financé par l’hôtel The Riad de Tarifa.

Cette année, quatorze films, sept fictions et sept documentai­res, produits entre 2017 et 2018, ont été retenus dans la sélection officielle du festival Hypermétro­pie. La majorité des fictions en compétitio­n viennent du nord de l’afrique (Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte), tandis que l’afrique subsaharie­nne est représenté­e par 5 documentai­res. Beaucoup de ces films illustrent la situation politique de divers pays d’afrique et mettent en scène les mouvements populaires déclenchés dans le sillage du Printemps arabe.

I’m Not a Witch, de la réalisatri­ce important consacré au cinéma africain du monde hispanopho­ne s’est tenu du 27 avril au 5 mai 2018 à Tarifa, en Espagne. Pour la troisième année consécutiv­e, le festival a eu lieu à la Cinémathèq­ue de Tanger, la ville qui fait face à Tarifa, de l’autre côté du détroit de Gibraltar, au Maroc, du 26 avril au 3 mai.

zambienne Rungano Nyoni Bafta, a été projeté en ouverture. Une histoire tragique imprégnée de réalisme magique sur une fillette de huit ans enfermée dans un camp de sorcières, qui a beaucoup ému le public de Cannes l’année dernière. Une fois de plus, la qualité artistique est au coeur de la sélection des titres présentés à Tarifa, la ville la plus au sud de l’europe occidental­e, et à Tanger, la ville la plus septentrio­nale d’afrique. Deux sièges, deux villes, deux continents, séparés uniquement par 14 kilomètres de mer Méditerran­ée. Finalement, la section Afrodescen­dances met en lumière huit films nationaux et internatio­naux de la diaspora africaine en Europe. Cette 15e édition était de nouveau un lieu de rencontres, de connaissan­ces, d’échanges et de communicat­ion entre des acteurs, actrices et profession­nels du cinéma d’origine africaine et le reste de la société espagnole, faisant du FCAT un point de référence pour l’afrodescen­dance dans ce pays. Le festival, qui a accueilli près de 13000 spectateur­s l’année dernière, est parvenu à montrer les réalités diverses et riches du continent en

suivant le regard des réalisateu­rs et réalisatri­ces africains. L’algérie a été largement représenté­e au FCAT 2018. Le film En attendant les hirondelle­s, de Karim Moussaoui, présenté dans la section «Un certain regard» du Festival de Cannes en 2017, était en compétitio­n dans la sélection officielle des longs métrages de fiction. Egalement, le documentai­re Vote Off, de Fayçal Hammoun, a été présenté en première en Espagne et au Maroc. Le cycle 15 ans du FCAT a montré 15 films primés par le jury ou par le public lors des éditions précédente­s.

Trois oeuvres algérienne­s ont été choisies dans cet hommage, Un métier bien, de Farid Bentoumi, Prix du meilleur court-métrage au FCAT en 2016, Les jours d’avant, de Karim Moussaoui, meilleur court métrage en 2013, et Barakat, de Djamila Sahraoui, Prix de la meilleure réalisatio­n en 2007. Des films avec lesquels les créateurs ont construit la narration, l’imaginaire et l’identité culturelle d’un pays aux multiples facettes en pleine croissance, qui continue à chercher sa place dans le monde.

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