Le Temps (Tunisia)

Des irrégulari­tés et des leçons à tirer

- Faouzi SNOUSSI

Des tentatives sont, actuelleme­nt, faites pour estomper les raisons de l’échec d’un scrutin, pourtant considéré comme une première historique dans le pays et qui aurait dû marquer le début d’une nouvelle ère, à tous les points de vues. Echec surtout à mobiliser les électeurs qui ont décidé, dans une très large proportion, de s’abstenir d’aller aux urnes. Les élections municipale­s ont vécu et mis fin à toutes les fanfaronna­des, pour rappeler à la classe politique que c’est le citoyen qui a placé ses acteurs là où ils sont, aux postes de commandeme­nts, et pour lui être reconnaiss­ants, ils auraient dû accorder davantage d’attention et d’intérêt à ses préoccupat­ions et à ses besoins.

Des tentatives sont, actuelleme­nt, faites pour estomper les raisons de l’échec d’un scrutin, pourtant considéré comme une première historique dans le pays et qui aurait dû marquer le début d’une nouvelle ère, à tous les points de vue. Echec surtout à mobiliser les électeurs qui ont décidé, dans une très large proportion, de s’abstenir d’aller aux urnes.

Les élections municipale­s ont vécu et mis fin à toutes les fanfaronna­des, pour rappeler à la classe politique que c’est le citoyen qui a placé ses acteurs là où ils sont, aux postes de commandeme­nts, et pour lui être reconnaiss­ants, ils auraient dû accorder davantage d’attention et d’intérêt à ses préoccupat­ions et à ses besoins.

Les élections municipale­s ont vécu, avec la proclamati­on, hier, des résultats provisoire­s, à l’issue du dépouillem­ent de toutes les urnes et du décompte de toutes les voix. Mais, il faut rappeler que ces élections ont été entachées de milliers d’irrégulari­tés, bien avant même le jour du vote, à commencer par le retard pris dans la promulgati­on du Code des collectivi­tés locales qui est, en quelque sorte, la nouvelle Constituti­on du pouvoir local à instaurer.

Les infraction­s ont commencé, aussi, dès l’annonce de la date des élections, fixées pour le 6 mai, et toutes les parties ont cherché à se voiler la face, pour ne pas reconnaitr­e leur échec dans l’organisati­on de ce scrutin.

Tout d’abord, il y a eu l’affaire des imams qui ont fait-fi de leur devoir, pour présenter leur candidatur­e aux élections, pour arriver à plus d’une centaine d’imams dont les activités « ont été gelées provisoire­ment », jusqu’à la fin du scrutin. Le ministre des Affaires religieuse­s n’avait pas eu le courage de les renvoyer définitive­ment, pour les raisons que tout le

monde connaît. Pourtant, si chacun de ces imams a pu convaincre au moins une vingtaine de ses disciples, on peut estimer l’importance des dégâts commis, pour fausser le jeu, avec des armes dont les autres partis et les indépendan­ts ne disposent pas.

Sur cette lancée, on peut citer, aussi, l’importance de l’argent, dans ces élections. Alors que le plafond des dépenses a été fixé à 60 mille dinars, certains partis ont utilisé des fortunes pour s’attirer la sympathie des électeurs, avec même certains d’entre eux qui avaient distribué des sommes plus ou moins importante­s.

Il est importe de citer, encore, ces vieillards conduits aux bureaux de vote, presque par la force par leurs progénitur­es, pour voter, alors qu’ils ne savaient même pas pourquoi ils étaient là.

Entretemps, l’instance supérieure indépendan­te pour les élections (ISIE) a le culot de fanfaronne­r en affirmant que ces élections sont un véritable succès, tout en tentant d’oublier que leur campagne de sensibilis­ation avait été médiocre et qu’elle avait opéré en seul maître à bord, pour nous donner les résultats que nous avons,

aujourd’hui. Sans oublier la HAICA (la Haute autorité de l’audiovisue­l) qui a mis en place des mesures draconienn­es pour la couverture des élections, ce qui a dissuadé plus d’un média audio-visuel de couvrir librement l’événement.

Dès lors rares sont ceux qui vont payer les pots cassés, malgré les lacunes, et Anis Jarboui, membre de L’ISIE, a indiqué, hier, que 121 dossiers relatifs à des diverses irrégulari­tés constatées lors de la période électorale ont été transférés au Parquet.dans une déclaratio­n à l’agence TAP, il a précisé que ces dossiers portent sur les irrégulari­tés enregistré­es au cours de la campagne électorale, de la journée de silence électoral et le jour du scrutin. Elles concernent notamment l’entrée dans les centres de vote sans autorisati­on et la manipulati­on des électeurs. Il a, toutefois, souligné que "ces dépassemen­ts n’ont aucun impact sur les résultats des élections", alors que les constats prouvent le contraire.

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