Huit Iraniens tués par des missiles israéliens
Syrie
L'attaque israélienne d'une base militaire iranienne mardi soir au sud de Damas a fait 15 morts, dont huit Iraniens, a rapporte hier l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La presse syrienne avait fait état la veille de tirs de missiles israéliens dans la région de Kissoueh peu après le discours de Donald Trump, dans lequel il a dénoncé l'accord sur le programme nucléaire de l'iran. Les forces israéliennes ont été placées en état d'alerte après l'annonce de sa décision.
"Le bilan des tirs de missiles s'est alourdi pour atteindre au moins quinze morts, dont huit Iraniens", annonce L'OSDH.
D'après L'OSDH, des dépôts et des lance-roquettes ont été frappés par l'attaque israélienne.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire sur ces informations.
Mardi soir, elle avait fait état d'"activités irrégulières" émanant des forces iraniennes présentes en Syrie et s'était placée en état d'alerte élevée, mobilisant des réservistes et donnant pour instruction aux autorités locales sur le plateau du Golan, conquis à la Syrie en 1967, de préparer les abris anti-aériens.
L'influence croissante que l'iran et son allié libanais, le Hezbollah, alliés du régime de Bachar al Assad, exercent en Syrie inquiète au plus haut point le gouvernement israélien, qui a fortement plaidé auprès de Donald Trump en faveur d'un retrait américain de l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique.
Les observateurs estiment cependant que le risque d'une confrontation directe entre Israël et l'iran est limité. En revanche, il est probable que les incidents se multiplient en territoire syrien, déjà le théâtre de leur affrontement par procuration.
Ghaleb Kandil, politologue libanais entretenant des liens étroits avec le Hezbollah et Damas, dit ainsi s'attendre à ce que les deux puissances ennemies se livrent des "attaques limitées et calculées" dans le cadre du conflit syrien.
"Il est clair que chacun saisit quels sont les risques d'une grosse confrontation. L'iran n'en veut pas, et Israël en connaît les conséquences", ajoute-t-il.
Gary Samore, ancien membre de l'équipe de sécurité de l'administration de George W. Bush qui s'exprimait lors d'une récente conférence sur la sécurité, rapporte que la Russie, le principal allié d'assad, ne veut pas que la situation échappe à tout contrôle et s'emploie à éviter "une guerre d'envergure entre Israël et l'iran" en Syrie.
Mais s'il note que la domination militaire est du côté d'israël, qui "a les mains libres pour mener ce genre d'attaques" contre des cibles en territoire syrien, il juge probable que tôt ou tard les milices chiites que Téhéran a déployées en Syrie lancent des attaques contre des cibles militaires israéliennes proches de la frontière.