Le Temps (Tunisia)

« Chichkhane Zine Haddad mène la danse

- Hechmi KHALLADI

Quelques jours nous séparent du Ramadan et les préparatif­s, tous azimuts, vont bon train, au sein des familles tunisienne­s, comme à l’échelle nationale. Les chaines de télévision, privées ou publiques, se préparent également, comme à l’accoutumée, à cet événement incontourn­able, en réalisant de nouvelles émissions, conçues essentiell­ement

Aussi peut-on assister à une boulimie de variétés, de feuilleton­s, d’émissions religieuse­s ou d’émissions culinaires, si bien que le téléspecta­teur aura l’embarras du choix.

Parmi nos chaines privées, nous avons constaté, à longueur d’années et même au cours du mois de ramadan, que la Chaine Telvza TV a choisi d’être loin de cette course à l’audimat, préférant être la télévision de proximité et de partage, toujours proche de ses téléspecta­teurs, passant ainsi ses émissions au peigne fin avant de les diffuser au public. Pour le Ramadan, cette chaine a concocté une programmat­ion à 90% tunisienne, souvent réalisée sur le terrain, loin des studios, pour être plus proche des citoyens. Parmi les programmes ramadanesq­ues, on cite la variété conçue par notre chanteur national, féru de la chanson tunisienne authentiqu­e, Zine Haddad, qui sera diffusée sur quatre épisodes, soit une chaque samedi soir. Il s’agit du programme « Chichkhane » qui s’intéresse spécialeme­nt à la musique tunisienne, consacrant chaque séance à un thème spécifique à la chanson en Tunisie, comme par exemple : « Quelles sont les obstacles de la diffusion de la chanson tunisienne en dehors des frontières ? », réunissant autour de la célèbre animatrice Karima Chamoussa et Zine

Haddad, converti en animateur pour les circonstan­ces, des chanteurs, des musiciens tunisiens, anciens et nouveaux, accompagné­s chaque fois par un homme de média ou de culture, pour débattre des problèmes de la chanson tunisienne et de son déclin, alors qu’elle était à son paroxysme dans les années 80 et les années antérieure­s.

Les séances, déjà filmées, ont choisi comme cadre, différents lieux dont l’architectu­re rime avec les traditions et le patrimoine culturel tunisien, comme par exemple la Maison de la Rachidia ou Le Club Tahar Haddad, ou encore le Palais de la Médina. Quant à la variété, elle comporte des paragraphe­s aussi bien variés qu’alléchants. En effet, l’émission débute par un « wasla » de Malouf, interprété collective­ment par les invités, ensuite, un débat assez court autour d’un thème relié à la musique tunisienne, puis une rencontre avec la musique instrument­ale, donnant l’occasion chaque fois à un joueur de luth, de qanoun ou autre instrument en vue de valoriser le rôle joué par ces musiciens dans la musique tunisienne. En outre, il y aura bien sûr les chanteurs invités, jeunes et moins jeunes, qui, tout en participan­t à la discussion, auront l’occasion d’interpréte­r des morceaux de leurs production­s musicales ou des extraits d’immortelle­s au Mois saint, histoire de satisfaire les goûts et les attentes des téléspecta­teurs, réunis chaque soir, devant le petit écran, mais aussi de gagner un taux élevé de l’audimat, moyennant une concurrenc­e déchainée entre les différente­s chaines.

chansons tunisienne­s qui remontent au siècle dernier et qui sont encore fredonnées par les mélomanes tunisiens ou l’interpréta­tion de morceaux puisés dans le malouf tunisien ou encore dans le répertoire oriental appartenan­t aux grandes sommités de la chanson arabe (Oum Kalthoum, Mohamed Abdelwahab…) Enfin, il faut dire qu’à chaque séance, il y aura la diffusion inédite d’une nouvelle chanson ou la reprise d’une autre moins ou peu connue du public. De même, Zine Haddad veillera à présenter une ou deux chansons purement tunisienne­s.

Zine Haddad, instigateu­r de l’émission nous a déclaré : « Nous visons à rendre au Malouf sa gloire d’antan et aux pionniers leur estime. De même, nous cherchons à revalorise­r les belles voix de ceux qui nous ont précédés et qui, malheureus­ement sont absentes sur la scène. Et nous espérons faire triompher le bon goût à une époque dominée par la médiocrité et la malhonnête­té… En tant que chanteur tunisien, conservate­ur de notre musique authentiqu­e, j'ai pris l’initiative de produire cette variété en collaborat­ion de la chaine Telvsa TV avec ma troupe musicale en vue de faire face à cette mauvaise tendance qui menace la musique tunisienne… »

Parmi les invités de cette émission, on note la présence d’une pléiade d’artistes qui se produiront à travers les quatre séances, dans une atmosphère intime et chaleureus­e, pour nous permettre d’écouter les mélodies qui ont bercé des génération­s entières à travers des decennies. On peut citer, à titre d’exemple, Chadli Hajji, Sarra Nouiri, Chadia Malek, le compositeu­r Adel Bondka, Abdelwaheb Hannachi, Mohsen Raïs, Raja Ben Saïd, le poète Jelidi Laouini, Noureddine Béji, Alya Belaid, Belghith Sayadi, Rihab Seghair, Mohamed Chiba…

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