Les inscriptions prolongées d’un mois
La Commission électorale indépendante a fait l’annonce de cette prolongation un mois après le début de la procédure en vue des élections législatives destinées à renouveler les 249 sièges du Parlement afghan. Un scrutin qui se tiendra avec trois ans de retard sur le calendrier initial et dans un contexte de recrudescence de violences à travers le pays.
Depuis le 14 avril dernier, date d’ouverture des inscriptions sur les listes électorales, 1,5 million d’électeurs se sont enregistrés sur les 14 millions attendus. Sans surprise, la commission électorale indépendante a donc décidé d’allonger d’un mois la procédure.
Les électeurs ne se bousculent pas aux portes des centres d’enregistrements installés dans les écoles, les mosquées et certains hôpitaux. Ces derniers sont pris pour cibles par les talibans ou le groupe Etat islamique. L’ONU a ainsi recensé 23 attaques ou cas de menaces, d’intimidations contre des centres électoraux depuis plus de trois semaines avec 271 victimes d’attentats cibles.
Dans certaines parties du pays, plusieurs bureaux sont considérés comme étant à haut risque selon la CEI, la Commission électorale indépendante qui en a compté 113 rien que dans la province de Nangahar dans l’est.
Les appels répétés des autorités afghanes à la population afin de l’inciter à aller s’inscrire sur les listes électorales sont sans effet, tout comme les tracts largués par avion.
Le président Asghraf Ghani a même franchi un nouveau pas en déclarant que la CEI n’appliquerait plus de tampon sur les cartes d’identité originales des électeurs mais sur une copie. Mesure qui pourrait inciter les habitants des zones contrôlées par les talibans à aller s’enregistrer sans craindre de voir leur « tazkira » estampillée d’un tampon gouvernemental qui les rangerait du côté de l’ennemi pour les insurgés. Mais plusieurs voix de l’opposition s’élèvent pour dénoncer une atteinte à la transparence du processus électoral.