Inquiétante envolée du prix des viandes rouges
Une virée aux marchés de la capitale nous a montré combien la demande sur les viandes rouges est restreinte. Toutes les incitations n’ont pas d’écho favorable chez les consommateurs. Ils préfèrent plutôt les viandes blanches.
Une virée aux marchés de la capitale nous a montré combien la demande sur les viandes rouges est restreinte. Toutes les incitations n’ont pas d›écho favorable chez les consommateurs. Ils préfèrent plutôt les viandes blanches. En effet, depuis quelques jours, la plupart des bouchers commencent à perdre beaucoup de leurs clients. En revanche, ceux ayant des stocks de viande bovine, essayent, vaille que vaille, de convaincre les clients de passage et de baisser les prix. La consommation de viandes ovine ou bovine n’est plus ce qu’elle était. À l›heure où vont les choses, on peut même dire qu›elle figure parmi les comportements alimentaires menacés d›extinction. Les côtelettes, les steaks saignants et autres plats qui faisaient le bonheur des palais sont renvoyés d›office aux calendes grecques. Le prix de ceux-là en est pour quelque chose, sans doute. L’accès aux boucheries au deuxième premier jour du mois de Ramadhan était quasiment impossible. Entre 22 dinars le kg de viande ovine, et 23 dinars la viande bovine, les prix des viandes varient d›une boucherie à l›autre parfois sans raison. « La hausse est bien là. Elle a connu une augmentation de quelques dinars. « C’est trop cher », nous dit Asma qui ne cache pas sa surprise. « Du jamais vu, les prix grimpent. Ma bourse ne me permet pas d’acheter chaque jour de la viande. C’est devenu inaccessible » dit-elle. Certains consommateurs paraissent hésitants : « c’est impensable » se lamente un cadre de banque « mais oui, c’est la loi du marché. » D’autres se comportent en spectateurs.
Préférence de la blanche
Partout, le même spectacle : prix gonflés et offre abondante ! Qu’importe, le régal vaut bien les sous. « Mon modeste revenu ne me permet pas d’acheter de la viande rouge fraîche tout au long du mois sacré, alors je me rabats sur le poulet du fait de son prix abordable», confie un vieux retraité. Il est vrai que l’’intervention des intermédiaires dans la commercialisation des viandes a fait que les prix ont augmenté. « Notre marge de bénéfice est très infime et la flambée ne dépend pas de nous», a déclaré un boucher questionné sur les raisons de l’augmentation des prix. Pour faire face à la cherté de ces prix, beaucoup de consommateurs se sont rabattus sur la viande congelée et celle du poulet ou de la dinde. Interrogés sur les raisons de cette
hausse, les bouchers ont été unanimes « On se rabat sur le poulet, dinde et autres, et aussi des protéines végétales moins chères, pour faire le plein en vitamines » avoue Jamel . Les solutions à prendre devraient donc être profondes et toucher tous les facteurs de l’amont à l’aval. La viande rouge est devenue un produit de luxe inaccessible pour la plupart des ménages qui n’ont d’autres choix que de se tourner vers le marché du poulet. Bref, blanche ou rouge, chère ou pas, la viande dans nos traditions culinaires est incontournable durant ce mois sacré, même en petite quantité ....