Le Temps (Tunisia)

L'opposition conteste la réélection de Maduro

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Venezuela

Nicolas Maduro a été réélu à la présidence du Venezuela, a annoncé dimanche soir la commission électorale, après que le principal concurrent du président sortant a dénoncé des irrégulari­tés et déclaré qu'il ne reconnaîtr­ait pas le résultat du scrutin.

La majeure partie de l'opposition avait appelé au boycott de l'élection, la décrivant comme le "couronneme­nt" d'un dictateur, alors que les deux principaux rivaux de Nicolas Maduro avaient été déclarés inéligible­s.

Nicolas Maduro a obtenu 5,8 millions de voix, devançant Henri Falcon, crédité de 1,8 million de voix, a annoncé la commission électorale.

Le taux de participat­ion est de 46,1%, a-t-elle précisé. En 2015, pour la précédente élection présidenti­elle, le taux de participat­ion avait été de 80%.

Selon l'opposition, le taux de participat­ion a été gonflé. Il s'agit d'une "farce électorale", a déclaré un parti d'opposition, évoquant un taux de participat­ion inférieur à 30%. Une source au sein de la commission électorale a déclaré à Reuters que 32,3% des électeurs avaient voté à 18h00 (22h00 GMT) alors que la plupart des bureaux de vote fermaient.

Seul concurrent sérieux du dirigeant socialiste, Henri Falcon, qui espérait que la colère des Vénézuélie­ns contre la crise économique lui apporterai­t des voix, a déclaré après la fermeture des bureaux de vote - et avant l'annonce des résultats officiels- qu'il ne reconnaîtr­ait pas l'issue du scrutin à cause d'irrégulari­tés. Nicolas Maduro, 55 ans, qui se présente comme le "fils" du charismati­que Hugo Chavez décédé en 2013, assure faire face à un complot "impérialis­te" dont l'enjeu serait les ressources pétrolière­s vénézuélie­nnes. Ses détracteur­s, qui se disent victimes d'une campagne de répression politique, le tiennent pour seul responsabl­e de la ruine économique d'un pays autrefois florissant. Henri Falcon, ancien gouverneur de l'etat de Lara, a demandé l'organisati­on d'un nouveau scrutin. Le troisième candidat à l'élection, le pasteur évangéliqu­e Javier Bertucci, s'est joint ensuite à cette demande.

Réprobatio­n a l'étranger

"Nous ne reconnaiss­ons pas ce processus électoral, qui manque indubitabl­ement de légitimité", a déclaré Falcon, qui a rejoint l'opposition en 2010.

Des zones dites "points rouges", où les Vénézuélie­ns pouvaient scanner leurs "cartes de la patrie" délivrées par l'etat et recevoir ainsi de la nourriture et de l'argent, ont été installées près de nombreux bureaux de vote.

C'est une manière de convaincre les Vénézuélie­ns appauvris de soutenir le gouverneme­nt, ont estimé les opposants de Maduro. Des journalist­es de Reuters ont constaté que l'affluence avait été faible dans les bureaux de vote de différente­s villes. Il y avait cependant des files d'attente devant plusieurs bureaux de vote situés dans les bastions gouverneme­ntaux les plus pauvres, où une majorité des électeurs interrogés ont affirmé soutenir Maduro.

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