Socialistes et Ciudadanos veulent des élections anticipées
Le Parti socialiste espagnol (PSOE) et la formation centriste Ciudadanos ont lancé hier une offensive politique pour obtenir des élections législatives anticipées, au lendemain de la condamnation pour corruption du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement Mariano Rajoy. Le dirigeant du PSOE, Pedro Sanchez, a précisé qu'il déposait une motion de censure contre le gouvernement afin de provoquer sa chute, former son propre gouvernement et convoquer au plus tôt des élections anticipées.
"Notre motion de censure est présentée afin de former un gouvernement socialiste, pour retrouver une vie politique et institutionnelle normale. Nous organiserons ensuite des élections anticipées aussi tôt que possible", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Pour renverser le gouvernement, les socialistes, qui ont 85 députés, ont besoin du soutien du parti de gauche Podemos (67 députés) et des élus indépendantistes basques et catalans au Congrès des députés, la chambre basse du Parlement.
Dans le cadre de cette offensive anti-rajoy, les centristes de Ciudadanos ont menacé de présenter leur propre motion de censure si le chef du gouvernement ne convoque pas d'élections anticipées.
"Si Rajoy n'appelle pas à des élections anticipées, nous serions prêts à présenter notre propre motion de censure", a déclaré l'un des dirigeants du parti, José Manuel Villegas. Normalement, les prochaines élections législatives doivent se dérouler à la mi-2020.
L'affaire de corruption visant le PP, qui a trait à l'utilisation d'une caisse noire par les conservateurs dans les années 1990 et au début des années 2000 pour le financement illégal de campagnes électorales, poursuit Mariano Rajoy depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Il a toujours nié.
Vingt-neuf personnes liées au PP, dont un ancien trésorier, ont été condamnées jeudi pour falsification de comptes, trafic d'influence et divers délits fiscaux. Elles ont été au total condamnées à 351 ans de prison.