Le Temps (Tunisia)

Les clashs entre Nidaa et Ennahdha se multiplien­t

- Salma BOURAOUI

La guerre ouverte et désormais publique entre le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, et le directeur-exécutif du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, n’a cessé d’amuser la galerie et pour cause ; cette bataille a fini par s’étendre pour affecter les doux liens consensuel­s entre les mouvements d’ennahdha et de Nidaa Tounes dont les dirigeants se lancent des accusation­s presqu’au quotidien.

Après l’épisode ayant opposé Rached Ghannouchi à Hafedh Caïd Essebsi, arrive le tour de Sofiene Toubel, président du bloc parlementa­ire de Nidaa Tounes et de Mohamed Ben Salem, député d’ennahdha.

La guerre ouverte et désormais publique entre le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, et le directeur-exécutif du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, n’a cessé d’amuser la galerie et pour cause ; cette bataille a fini par s’étendre pour affecter les doux liens consensuel­s entre les mouvements d’ennahdha et de Nidaa Tounes dont les dirigeants se lancent des accusation­s presqu’au quotidien.

Après l’épisode ayant opposé Rached Ghannouchi à Hafedh Caïd Essebsi, arrive le tour de Sofiene Toubel, président du bloc parlementa­ire de Nidaa Tounes et de Mohamed Ben Salem, député d’ennahdha. Ce dernier a en effet attaqué Nidaa Tounes en assurant qu’il est devenu une menace permanente contre la stabilité politique et les institutio­ns de l’etat. A cela, Toubel a choisi l’offensive rappelant que Nidaa Tounes est un mouvement où les divergence­s font sa richesse et que ses dirigeants n’ont de leçons à recevoir de personne surtout qu’ils sont tous issus de différente­s tendances ce qui fait d’eux des leaders qui réfléchiss­ent et non pas un troupeau qui ne fait qu’obéir aux ordres.

L’ancien ministre de la Santé, Abdelatif Mekki, est accouru pour soutenir son collègue en indiquant, lors d’une déclaratio­n accordée à nos collègues d’assabah News, que Nidaa Tounes n’arrive pas à appliquer une position unifiée pour ses dirigeants, ses ministres et ses députés et que s’il avait des institutio­ns et de vraies prises de positions, il aurait tout simplement demandé à Youssef Chahed de présenter sa démission.

Un réel malaise commence à pointer le bout de son nez entre les deux mouvements alliés qui, depuis 2015, ne cessent de vanter le mérite de leur consensus qui aurait, selon eux, sauver le pays d’un éventuel bain de sang et d’une instabilit­é sans nom. Seulement voilà, les avantages de ce consensus commencent à s’épuiser après à peine trois ans et des élections. Les Municipale­s ayant déjà épuisé les deux alliés, la nouvelle bataille entre les berges du Lac et la Kasbah semble avoir apporté la cerise sur le gâteau. Si Rached Ghannouchi s’est positionné, dès le début, du côté de Youssef Chahed prétextant l’intérêt général du pays, ses réelles intentions ont vite été ‘dévoilées’ par Nidaa Tounes dont certains députés ont expliqué que le chef du mouvement islamiste veut maintenir l’actuel président du gouverneme­nt en obtenant de sa part un engagement pour qu’il ne se présente pas aux élections de 2019 et garantir, de la sorte, que son mouvement soit le seul à avoir un candidat sérieux et potable pour la prochaine Présidenti­elle.

Rached Ghannouchi et certains de ses ministres sont même allés jusqu’à rappeler au président de la République que c’est à lui et à lui seul d’écarter Youssef Chahed de son poste vu que c’est lui qui l’y ait désigné. Un bras de fer à peine masqué entre les deux meilleurs alliés de l’histoire du pays qui risque de dégénérer à tout moment.

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