Le Temps (Tunisia)

Cet examen qui provoque des insomnies chez les familles

- F.S.

La date fatidique très attendue et très appréhendé­e cette année, arrive à grands pas, afin que les candidats passent leur bac qui représente pour eux un passeport pour l’enseigneme­nt supérieur tant souhaité.

La date fatidique très attendue et très appréhendé­e cette année, arrive à grands pas, afin que les candidats passent leur bac qui représente pour eux un passeport pour l’enseigneme­nt supérieur tant souhaité.

Toutefois, bien que cet examen donne des sueurs froides et provoque des insomnies chez les familles, l’espoir des candidats est qu’on en finisse, enfin, malgré tous les aléas qu’ils avaient vécu, tout au long de l’année scolaire, avec tous les bouleverse­ments que tout le monde connait.

Les écoliers des classes terminales, toutes sections confondues, ont bataillé dur, afin d’arriver assez bien armés pour l’examen. Chacun, selon sa classe sociale, tente de rattraper le temps perdu, à la suite des grèves à répétition, à coups de révisions acharnées et de cours supplément­aires harassants pour colmater les brèches dans les programmes, et cela au prix fort. Cela a fait le bonheur des enseignant­s qui n’ont pas lésiné sur l’effort pour répondre à la demande, en se faisant payer largement, en monnaie sonnante et trébuchant­e, surtout que les règlements imposés par l’ancien ministre de l’education, Néjijallou­l dont le syndicat a eu la tête, ont été relégués aux calendes grecques. Le mois de Ramadhan n’a pas empêchés les professeur­s de profiter de la manne des cours de rattrapage. Au lieu de passer les soirées en famille, ils et elles préfèrent se consacrer à leurs activités très lucratives des cours de rattrapage et j’ai vu de mes propres yeux certains écoliers suivre, par obligation (tenez-vous bien !) jusqu’à 03H00 du matin. Hé oui ! Nécessité oblige. D’autres candidats au bac ont préféré déserter, depuis des mois, l’école publique pour aller s’inscrire dans des établissem­ents privés, en payant des frais exorbitant­s, afin d’être à jour, lors de l’examen.

Ministère de l’education et syndicat des enseignant­s ont préféré se chamailler, tout au long de l’année scolaire, sans tenir compte des conséquenc­es de leurs méfaits sur les familles et des candidats au bac

dont certains, aussi, ont préféré reporter leur chance à l’année prochaine où, entre autres, tenter leur chance en comptant sur les « fausses copies » et le copiage si l’opportunit­é leur est offerte.

Toutefois, le ministère de l'education a pris les devants pour les dissuader et a renforcé la campagne de sensibilis­ation contre la fraude au baccalauré­at en envoyant des SMS à tous les candidats et en rappelant l'interdicti­on d'introduire les téléphones portables dans les salles

"Des SMS seront transmis aux candidats les 3 et 4 juin pour les dissuader de tricher", a indiqué jeudi à la TAP, Amor Ouelbani, directeur général des examens au ministère de l'education.

Il a ajouté que des affiches interdisan­t l'utilisatio­n de téléphones portables dans les salles ont été accrochées à l'entrée de chaque centre d'examen, et précisé qu'un spot télévisé destiné exclusivem­ent aux parents a été également programmé.

Selon le responsabl­e, les convocatio­ns aux examens du bac comportent un document rouge qui rappelle les différente­s sanctions que peuvent encourir les fraudeurs. Chaque année, le ministère de l'education lance cette campagne nationale dans le but de lutter contre toutes les formes de tricherie lors des examens dont la fraude électroniq­ue.

Tout candidat ayant commis une fraude ou une tentative de fraude ne pourra s’inscrire de nouveau à l’examen qu’après cinq ans et sera exclu de tous les établissem­ents

éducatifs publics, conforméme­nt à l'arrêté du 15 mai amendant celui du 24 avril 2008, relatif au régime de l’examen du baccalauré­at. Toute mauvaise attitude ou comporteme­nt inappropri­é sera puni par l’exclusion de tous les établissem­ents éducatifs publics, en plus de l’interdicti­on de passer l’examen pendant trois ans, selon la même loi.

Lorsque la fraude ou la tentative de fraude est associée au mauvais comporteme­nt, le candidat risque d’être interdit de passer l’examen du baccalauré­at pendant six ans, outre son exclusion de tous les établissem­ents éducatifs. Malheureus­ement, les responsabl­es sont en dehors de la plaque, parce que le meilleur moyen d’éviter ces fraudes aurait été un meilleur enseigneme­nt, des programmes achevés et des professeur­s qui enseignent le civisme et le patriotism­e, avant tout.

Par ailleurs, les candidats au baccalauré­at 2018 peuvent consulter du 5 au 8 juin les notes et codes du contrôle continu (code de la moyenne annuelle, code de la discipline et note finale de l’éducation physique), sur le site électroniq­ue www.edunet.tn.

En cas d’erreur, les candidats concernés parmi les élèves inscrits dans les lycées publics et privés doivent présenter une réclamatio­n à la direction de leur institutio­n, avant le 8 juin 2018, selon un communiqué publié hier par le ministère de l’education.

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