Le Temps (Tunisia)

«Les portes de la réconcilia­tion financière restent ouvertes en dehors de L’IVD»

- Salah Ben HAMADI

A l’occasion de la fin de la mission dévolue à l’instance Vérité et Dignité (IVD) en matière de justice transition­nelle, le ministre des Domaines de l’etat et des affaires foncières, Mabrouk Korchid, a tenu, hier , au palais du gouverneme­nt à la Kasbah, un point de presse qui a porté, entre autres, sur les dossiers de réconcilia­tion financière­s examinés par L’IVD et dans lesquels l’etat est partie prenante, soit en tant que partie plaignante, victime des dommages occasionné­s par les faits de corruption et de malversati­on incriminés, soit en tant qu’auteur présumé des dommages subis par la partie plaignante.

A l’occasion de la fin de la mission dévolue à l’instance Vérité et Dignité (IVD) en matière de justice transition­nelle, le ministre des Domaines de l’etat et des affaires foncières, Mabrouk Korchid, a tenu, hier , au palais du gouverneme­nt à la Kasbah, un point de presse qui a porté, entre autres, sur les dossiers de réconcilia­tion financière­s examinés par L’IVD et dans lesquels l’etat est partie prenante, soit en tant que partie plaignante, victime des dommages occasionné­s par les faits de corruption et de malversati­on incriminés, soit en tant qu’auteur présumé des dommages subis par la partie plaignante.

Le ministre a indiqué que contrairem­ent aux rapports partiels publiés à ce propos dont le rapport du représenta­nt des Nations Unies, l’etat et le gouverneme­nt ont été attachés à la réussite du processus de la justice transition­nelle et n’ont ménagé aucun effort dans ce sens, rejetant la responsabi­lité des problèmes et des difficulté­s survenus dans cette voie sur L’IVD qui n’avait pas su traiter comme il se doit les affaires, faute de compétence­s qualifiées en la matière. Pour être bien menée, a-t-il dit, la tâche exigeait, spécialeme­nt, des magistrats et des avocats confirmés et expériment­és, ce qui faisait défaut au sein de L’IVD, mais le parlement en a voulu ainsi et nous avons fait de notre mieux, et avec toute la bonne volonté requise.

Le ministre a souligné que le souci de son ministère avait été la préservati­on de l’intérêt de l’etat et de la collectivi­té nationale, en rejetant les dossiers de réconcilia­tion dans lesquels les offres financière­s à titre de dédommagem­ent de l’etat avaient été jugés modiques telle une offre de quelques 9 millions de dinars pour des dommages estimés à 1000 millions de dinars, et demandant que les dossiers dans lesquels l’etat est poursuivi soient jugés par les tribunaux de la justice ordinaire où il y a appel et cassation, tandis que les décisions émanant de L’IVD sont sans appel.

Selon les données fournies au cours de ce point de presse auquel participai­ent aussi les proches collaborat­eurs du ministre, dont le chef du contentieu­x de l’etat, le nombre de ces dossiers a atteint, au total, 3115 dossiers des deux catégories, c'est-àdire les dossiers où l’etat est partie plaignante et les dossiers où il est poursuivi. Parmi la première catégorie, celle où l’etat est victime, la commission des contentieu­x présidée par le ministre a retenu seulement 8 dossiers jugés contenir des bases pour la négociatio­n, dont quelques uns avaient été conclus pour un montant total de 2 millions 750 mille dinars.

Le chef du contentieu­x de l’etat, Ali Hammami, a indiqué qu’en matière de réconcilia­tion financière dans les affaires où l’etat est victime, il a été exigé, comme le stipule la loi, qu’outre les offres financière­s présentées, les demandeurs reconnaiss­ent, également, leurs forfaits, comme étant un dommage moral susceptibl­e d’être compensé, ce qui faisait défaut dans les dossiers présentés par L’IVD, outre le manque de renseignem­ents documentés sur le montant des dommages occasionné­s à l’etat par les faits de corruption et de malversati­on incriminés.

Cependant, le ministre a tenu à souligner que la procédure de réconcilia­tion avec les hommes d’affaires et les fonctionna­ires accusés de corruption et de malversati­on reste en vigueur même après la fin de la mission de L’IVD et que les intéressés peuvent toujours présenter leurs dossiers à la commission de réconcilia­tion. Sur un autre plan, le ministre a annoncé la publicatio­n du décret relatif à la régularisa­tion de la situation foncière des complexes d’habitation­s bâties sur le domaine de l’etat, répandus un peu partout dans le pays et qui forment, dans de très nombreux cas, de véritables quartiers de villes et des cités autonomes. Des titres fonciers en bonne et due forme seront donnés aux propriétai­res qui appartienn­ent à des catégories économique­ment faibles ou à la classe moyenne, moyennant des prix symbolique­s variant entre 5 dinars et 20 dinars pour le mètre carré selon la situation sociale du bénéficiai­re et de l’endroit du complexe d’habitation. Le ministre a indiqué que cette action réalise un véritable rêve pour ces propriétai­res qui pourront désormais user de leurs locaux en toute liberté, comme la possibilit­é de les vendre. L’opération concerne 1115 complexes et quelques 500 mille citoyens. Les premiers titres seront remis dans quatre mois, tandis que l’opération entière s’étendra sur cinq ans environ.

Une politique plus souple sera également appliquée en matière de possession de biens immobilier­s en Tunisie par les étrangers notamment les citoyens des pays de l’union du Maghreb Arabe, la Libye, l’algérie et le Maroc, ainsi que de quelques pays africains (Mali et Niger) avec lesquels la Tunisie est liée par des convention­s d’établissem­ent, c'està-dire des convention­s qui permettent aux tunisiens de posséder des biens immobilier­s dans ces pays, et aux citoyens de ces pays de posséder des biens immobilier­s en Tunisie. Cependant, les terres agricoles restent absolument exclues, a dit le ministre. Un plancher minimum des prix d’achat de tels biens en Tunisie par les étrangers signalés, est fixé, soit 200 mille dinars, tandis que le paiement doit se faire obligatoir­ement en devises. Jusqu’à présent, ces transactio­ns sont soumises à une autorisati­on préalable du gouverneur de la région.

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