Le Conseil de l’europe déplore la situation des migrants
Grèce
Le Comité de prévention de la torture (CPT), un organe du Conseil de l’europe, a dénoncé hier le caractère "inhumain et dégradant" des conditions de vie dans les centres de rétention pour étrangers en Grèce, tout en rappelant le "difficile contexte" auquel sont confrontées les autorités. Les experts européens, qui ont effectué une visite dans le pays à la mi-avril, soulignent les conditions de détention "très variables" rencontrées dans les centres de rétention pour migrants en situation irrégulière.
Si certaines sont "bonnes", d’autres sont considérées comme des violations des droits de l’homme.
Ainsi, dans le centre de Fylakio, à Evros, 640 personnes sont détenues pour une capacité déjà extrême de 374 lits. "Dans une des cellules, la délégation a découvert 95 étrangers, dont des familles avec de jeunes enfants, des mineurs non accompagnés, des femmes enceintes et de jeunes hommes, qui disposaient d’environ un mètre carré chacun". "La pièce était immonde et malodorante, aucun produit d’hygiène n’était distribué", poursuit le CPT en précisant que les autres pièces, dont les migrants ne sortaient que dix à vingt minutes par jour, étaient dans le même état.
"Maintenir des personnes en détention pendant parfois des mois dans d’aussi choquantes conditions peut aisément être qualifié de traitement inhumain et dégradant", affirme-t-il. Le CPT rappelle en préambule "le contexte difficile et les importants défis auxquels sont confrontées les autorités grecques" face à l’afflux de migrants à ses frontières. Environ 60.000 réfugiés et migrants, majoritairement des Syriens, des Afghans ou Irakiens étaient retenus en Grèce l’an dernier, selon les autorités et les flux aux frontières sud de l’europe devraient s’amplifier en 2018, estime Frontex, l’agence de surveillance des frontières de l’union européenne.
"Le CPT a constamment insisté sur la nécessité d’une approche européenne coordonnée pour gérer ce phénomène. Néanmoins, même dans cette situation, les étrangers privés de leur liberté doivent être traités avec humanité et dignité", ajoute-t-il.