Le Temps (Tunisia)

Les relations s'annoncent tendues

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Italie-ue

L’italie a un gouverneme­nt après le plus long blocage de son histoire. Le président italien a finalement chargé une nouvelle fois le juriste Giuseppe Conte de former un gouverneme­nt avec les populistes du Mouvement Cinq étoiles et l'extrême droite de la Ligue du Nord. Mais la nouvelle équipe n'a pas encore été investie que ses relations avec ses partenaire­s européens et les institutio­ns de L'UE promettent déjà d'être tendues.

L'attitude des Européens après le rejet de la première mouture de la coalition entre la Ligue et le Mouvement Cinq Etoiles, avait été décrite comme un « soulagemen­t provisoire ». Il aura juste été plus bref qu'imaginé de prime abord, même si la compositio­n de la nouvelle équipe gouverneme­ntale comporte des changement­s rassurants pour L'UE.

Dissiper le malaise

Il y a par exemple Paolo Savona, hostile à l'euro, finalement nommé aux Affaires européenne­s et non au portefeuil­le de l'économie dont hérite Giovanni Tria. Il reste cependant que la Commission européenne devra dissiper rapidement le malaise déclenché par les déclaratio­ns maladroite­s cette semaine du président de la Commission et du commissair­e au Budget, le premier sur la corruption et le second sur le poids des marchés financiers en Italie.

Il reste aussi que les craintes des Européens quant à la forte dette publique italienne ne se sont jamais dissipées et que la nouvelle coalition au pouvoir à Rome pourrait déplacer ses alliances de l'ouest de L'UE vers l'europe centrale. Les Européens devront donc peut-être donner des gages à l'italie et lui offrir enfin l'aide qu'elle réclame depuis des années face à l'afflux de migrants.

Sortie de crise pleine d'inconnues

Mais l’équipe ne rassure pas les institutio­ns de Bruxelles et pour le chercheur Hervé Rayner de l’université de Lausanne, le président Sergio Mattarella, sous la pression à la fois des marchés et des partis politiques, a surtout dû trouver d'urgence une sortie de crise. « Mattarella savait qu’un gouverneme­nt dit de technicien­s ou dit "neutre" - c’est l’expression qu’il avait utilisée - n’aurait pas obtenu le vote de confiance dans les Chambres. Donc il était dans une position de faiblesse et sans doute que, pour lui, le mieux c’était de vite procéder à la formation de ce gouverneme­nt, certes qu’il ne voit pas d’un bon oeil. » Mais la compositio­n du gouverneme­nt pose de nombreuses questions, souligne Hervé Rayner, qui s’interroge sur la solidité de cette nouvelle équipe : « Par ailleurs, c’est vrai que c’est la grande inconnue sur la tenue de ce gouverneme­nt, avec des gens qui n’ont pas d’expérience­s gouverneme­ntales, pour la plupart d’entre eux. »

Qui sera vraiment le chef ?

L’autre facteur d’incertitud­e est celui de l’autorité de Giuseppe Conte, rappelle le chercheur. « Une des inconnues aussi, c’est comment un gouverneme­nt dont le Premier ministre est quand même technicien aussi, un universita­ire, va pouvoir exercer son autorité sachant qu’il a deux vice-présidents du Conseil : le ministère de l’intérieur pour Matteo Salvini et le ministère du Travail et du développem­ent par Luigi Di Maio. En termes d’autorité politique, on ne sait pas s’il sera vraiment le Premier ministre. »

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Giuseppe Conte (g.) attend la signature de documents par le président Sergio Mattarella au Palais du Quirinal, à Rome

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