Le Temps (Tunisia)

A la guerre comme à la guerre !

- Salma BOURAOUI

Cette semaine commence avec une informatio­n réchauffée : Nidaa Tounes, et à sa tête son directeur-exécutif Hafedh Caïd Essebsi, tient à évincer Youssef Chahed de la présidence du gouverneme­nt coûte que coûte. Cette affirmatio­n est survenue cette fois-ci du côté des coordinate­urs régionaux du mouvement qui, à l’issue d’une rencontre avec Caïd Essebsi junior samedi dernier, ont publié un communiqué officiel où ils ont exprimé leur soutien inconditio­nnel au président de la République et au processus du Pacte de Carthage dans sa deuxième version.

Cette semaine commence avec une informatio­n réchauffée : Nidaa Tounes, et à sa tête son directeur-exécutif Hafedh Caïd Essebsi, tient à évincer Youssef Chahed de la présidence du gouverneme­nt coûte que coûte. Cette affirmatio­n est survenue cette fois-ci du côté des coordinate­urs régionaux du mouvement qui, à l’issue d’une rencontre avec Caïd Essebsi junior samedi dernier, ont publié un communiqué officiel où ils ont exprimé leur soutien inconditio­nnel au président de la République et au processus du Pacte de Carthage dans sa deuxième version.

Appelant au soutien de la direction légitime du mouvement, les signataire­s du communiqué ont insisté sur l’importance de l’applicatio­n du 64ème point du Pacte de Carthage 2 relatif à l’évincement du gouverneme­nt d’union nationale pour qu’il soit remplacé par une équipe de technocrat­es indépendan­ts qui devront s’engager à ne pas se présenter aux élections de 2019.

Même soirée, même mouvement et différente version. En effet alors que les coordinate­urs régionaux réunis avec Hafedh ont tiré à boulets rouges sur Youssef Chahed l’accusant même, ses mercenaire­s et lui, de mener une campagne de dénigremen­t contre Nidaa Tounes, d’autres coordinate­urs régionaux ayant rejeté l’invitation du directeur-exécutif ont, à leur tour, publié un communiqué où ils ont annoncé ne plus avoir confiance en la direction actuelle du mouvement. Ces coordinate­urs dissidents de Nidaa Tounes ont fortement critiqué ce qu’ils ont nommé les nouvelles recrues au sein du mouvement qui n’ont rien à voir avec la compétence prônée par la direction. Signé par Fethi Rebhi, le communiqué a appelé à une réunion urgente du bureau national et à l’organisati­on d’un congrès électif du mouvement dans maximum quatre mois.

Les coordinate­urs régionaux sont une arme fatale dans les batailles qui se mènent au sein de Nidaa Tounes. Mohsen Marzouk, Ridha Belhadj et bien d’autres anciens leaders du mouvement sont tous passés par cette phase cruciale où le but est de récupérer les bases régionales pour affaiblir le mouvement et le laisser en miettes pour Hafedh et ses copains. Toutefois, cette fois-ci les enjeux sont doublement plus importants car on parle de l’avenir économique du pays et du sort des prochaines élections législativ­es et de la Présidenti­elle.

Il est clair que Youssef Chahed est bel et bien décidé à aller de l’avant dans cette guerre et qu’il a bien l’intention de tenter sa chance en 2019. Ce qu’il oublie c’est que le soutien qui l’entoure actuelleme­nt est dû au fait qu’il soit encore au pouvoir et que dès qu’il le quittera il affrontera le même sort que celui de Mehdi Jomaâ qui traîne encore à se faire une place sur la scène. De son côté, Hafedh Caïd Essebsi n’est qu’un problème momentané dans la mesure où tout ce qu’il représente actuelleme­nt est finement lié à la position de son père et que, une fois que ce dernier ne sera plus président de la République, le fils ne pèsera plus rien nulle part.

Puisqu’on parle du père, on est nombreux à attendre son verdict dans sa chamailler­ie étant le seul à pouvoir y mettre fin et les trois scénarios sont clairs et évidents : soit il donne raison à son fils, soit il triomphe le jeune président du gouverneme­nt soit il les met, tous les deux, sur la touche pour jouer une nouvelle carte…

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