Le Temps (Tunisia)

Ennahdha rappelle à l'ordre ses dirigeants

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Dérapages dans les déclaratio­ns

Partis politiques, organisati­ons et personnali­tés sont à couteaux tirés les uns contre les autres, comme si chacun fait partie d’un autre monde et la guerre de tranchées est engagée des plus belles, avec des déclaratio­ns fracassant­es, des accusation­s et, même, des insultes, et le tout ne sert d’aucune manière pour rétablir la confiance des citoyens et lui donner un minimum d’espoir en la volonté de ses dirigeants de mener le pays à bon port.

Le mouvement Ennahdha qui semblait tenir les rênes de ses responsabl­es n’est pas épargné et il vient de publier un rappel à l’ordre en appelant ses dirigeants à respecter les positions officielle­s du parti et ce, à la suite des déclaratio­ns faites par des personnali­tés du parti. Ces déclaratio­ns concernent des positions exprimées vis-à-vis d’organisati­ons et de partis politiques ou du gouverneme­nt et du Document de Carthage II.

Ennahdha a souligné, dans une déclaratio­n, que les positions engageant le parti émanent de ses institutio­ns officielle­s et des parties habilitées à s’exprimer en son nom. «Toute opinion personnell­e n’engage que son auteur», prévient le parti.

A la question de savoir si cette mise au point intervient en réaction aux déclaratio­ns du dirigeant d’ennahdha Abdellatif Mekki, le porte-parole du mouvement, Imed Khémiri, s’est obstiné à dire que la position officielle du parti concernant les organisati­ons, les partis politiques, le gouverneme­nt ou le Document de Carthage 2 a été exprimée par son président, Rached Ghannouchi, lors de la suspension des concertati­ons au sujet du Document de Carthage.

«Le mouvement Ennahdha s’en tient à sa position, appelant à poursuivre le dialogue avec les différents partenaire­s politiques et sociaux», a-t-il souligné.

Le dirigeant au Mouvement Ennahdha Abellatif Mekki avait indiqué, vendredi, que «proposer une meilleure alternativ­e au chef du gouverneme­nt Youssef Chahed dans le cadre des concertati­ons du Document de Carthage II peut aider à résoudre la crise et dépasser le blocage autour du 64e point relatif au remaniemen­t ministérie­l».

Mekki a souligné l’attachemen­t de son parti à poursuivre les discussion­s et préconiser de nouvelles issues à travers notamment «l’ajout d’un nouveau point dans les clauses du Document de Carthage II qui propose une meilleure alternativ­e à l’actuel chef du gouverneme­nt».

Le 28 mai, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a décidé de suspendre les concertati­ons sur le Document de Carthage II à «cause des divergence­s de vues autour du 64e point relatif au remaniemen­t ministérie­l».

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a appelé à la réforme dans le cadre de la continuité du gouverneme­nt compte tenu du fait que le changement ne sert pas l’intérêt de la Tunisie.

«Le pays qui vit une conjonctur­e délicate au vu de la situation économique et financière a besoin de réformes et non pas de faire tomber le gouverneme­nt», a-t-il précisé.

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