Le Temps (Tunisia)

Provocatio­n et perfidie

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Zuleikha, l’épouse de Putiphar le gouverneur égyptien se sentit attirée vers Yusuf. Elle tenta de le séduire, mais il se détourne et cherche refuge auprès de Dieu. Alors qu’il accourut en direction de la porte pour la fuir, la femme se lança à sa poursuite en s’agrippant à lui, juste au moment où son mari fit irruption par cette même porte. Elle tenta alors de jeter le blâme sur Yusuf. C’est toujours le même processus qui s’est toujours perpétué, la meilleure défense étant l’attaque. Zuleikha, fit vite de jeter le dévolu sur celui-là même par lequel elle s’était éprise. Très vite son amour ardent, se transforma en haine morbide, devant son refus qu’elle traduisit comme une humiliatio­n. En effet les deux extrêmes ne se rejoignent-ils pas ? Entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas, et parfois pour des raisons futiles. En tous les cas, ce sont deux sentiments découlant de l’égo qui diffère d’une personne à une autre. Et c’est justement à travers la façon d’aimer ou de haïr qu’on peut définir la personnali­té de chacun.

Yusuf fuyait Zuleikha et elle pour le rattraper le retint par la chemise qui fut ainsi déchi¬rée. Et c’est sur quoi se basa l’un des proches pour trancher dans les sens de Yusuf. Qui était ce proche de Zuleikha ?

Ibn Abbas a répondu à cette question et dit: «Il était un homme barbu et faisait partie de la suite du roi».

Lorsque le mari vit que le manteau était déchiré par derrière» en constatant le mensonge de sa femme qui a voulu accuser Yusuf de viol, il dit: «Voilà bien une de vos perfidies» une des ruses féminines pour salir la réputation de Yusuf et le diffamer, «et quoi de plus redoutable que les perfidies des femmes».puis le mari demanda à Yusuf d’oublier cet incident et ne le divulguer à personne et, en s’adressant à sa femme, il poursuivit: « implore Allah pour te pardonner le péché que tu as commis ». Le mari fut vraiment indulgent envers sa femme et, il s’avère, qu’il l’a excusée parce qu’elle n’a pas pu résister devant la beauté de Yusuf . Il lui demanda d’implo¬rer le pardon de Dieu pour avoir pensé à un péché pareil.

La perfidie , accusation portée par Putiphar à l’encontre de son épouse, fut-elle de nature à sceller le destin de toutes les autres femmes soit à l’ensemble de la gente féminine ?Pour certains obscuranti­stes, l’opprobre jeté sur Zuleikha fut comme étendu à toutes les autres, et cela a été un prétexte pour devenir un état d’esprit, un concept. Toutefois, ce raisonneme­nt est loin des enseigneme­nts du Coran où dans plusieurs Sourate, il est incité de prendre les accusation­s comme de l’argent comptant sans vérifier afin de ne pas commettre des fautes sur le compte des innocents. Cela est clair dans la Sourate Ennour , à l’occasion de l’accusation mensongère à l’encontre de Aisha la femme du Prophète. Il faut qu’il y ait des témoins afin que toute allégation soit corroborée par des preuves tangibles. Ce fut le même mode de recherche de preuve, qui fut préconisé, selon la Sourate Yusuf pour la connaissan­ce de la vérité.

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