Le Temps (Tunisia)

« La fête est finie pour les migrants »

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L'italie ne sera plus jamais "le camp de réfugiés de l'europe", a déclaré le nouveau ministre italien de l'intérieur Matteo Salvini en promettant des mesures sévères pour réduire les arrivées de migrants et réfugiés en Italie et expulser ceux qui se trouvent déjà dans la Péninsule.

Matteo Salvini, qui dirige la Lega (Ligue, extrême droite) et occupe également le poste de vice-président du Conseil avec le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S) Luigi Di Maio, a fait de la réduction de l'immigratio­n l'un des principaux objectifs de sa politique, ce qui lui vaut de solides soutiens d'une partie de l'électorat dans les sondages.

Deux jours après l'investitur­e du gouverneme­nt de Giuseppe Conte, Matteo Salvini s'est rendu en Sicile, principale terre d'accueil des plus de 600.000 migrants et réfugiés arrivés depuis 2014 en Italie en partant des côtes nord-africaines.

"La fête est finie" pour les migrants en Italie, a déclaré le chef de la Ligue avant de visiter un "hotspot", ou centre d'enregistre­ment des migrants, dans le port de Pozzallo, où les arrivants sont photograph­iés et déposent normalemen­t leurs empreintes.

La Ligue estime que la grande majorité des migrants en Italie n'ont pas droit au statut de réfugié et que l'italie n'a pas les moyens de les aider.

Interrogé hier matin à la radio, Matteo Salvini a insisté sur le fait que l'italie "ne peut être transformé­e en camp de réfugiés" et il a promis de faire pression sur les partenaire­s européens de Rome pour obtenir une aide accrue de L'UE sur ces questions.

"Il est clair et évident que l'italie a été abandonnée. Maintenant, nous devons obtenir du concret", a ajouté le ministre italien de l'intérieur en réaction à des propositio­ns évoquées par Angela Merkel ce week-end dans une interview au Frankfurte­r Allgemeine Sonntagsze­itung.

Merkel pour un système

"flexible"

La chancelièr­e allemande y défend une nouvelle approche en matière d'immigratio­n et propose un "système flexible" dans lequel les pays qui refusent l'accueil de migrants sur leur territoire, principale­ment les pays d'europe centrale et orientale, pourraient être exemptés en échange de contributi­ons dans d'autres domaines. Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a rejeté hier cette propositio­n de la chancelièr­e allemande.

Il a également écarté une autre propositio­n, celle de permettre à l'agence de surveillan­ce des frontières Frontex de devenir une police européenne des frontières avec des pouvoirs indépendan­ts.

Le chef du gouverneme­nt tchèque, un riche homme d'affaires qui a en partie axé sa campagne lors des élections d'octobre dernier contre l'immigratio­n et l'europe, a estimé que c'était aux Etats, et non à Frontex, de contrôler leurs frontières.

Matteo Salvini, qui promet d'ouvrir dans chaque région d'italie un centre de détention et d'expulsion des migrants, a quant à lui écrit sur Twitter: "Ou l'europe nous donne un coup de main pour rendre ce pays sûr, ou bien nous choisirons d'autres méthodes."

L'italie est devenue la principale route des migrants économique­s et demandeurs d'asile qui tentent de rejoindre L'UE, après la quasi-fermeture de la route de la Turquie et de la Grèce, par laquelle plus d'un million de personnes ont transité jusqu'en 2016.Après le naufrage d'au moins 48 migrants ce week-end au large de la Tunisie, Matteo Salvini a déclaré ne pas comprendre pourquoi des Tunisiens fuyaient un "pays libre et démocratiq­ue".

Un sondage publié samedi par le Corriere della Sera montre que la Ligue est passée de 17% des voix lors des législativ­es du 4 mars dernier à 28,5% des intentions de vote aujourd'hui, à seulement quelques points du Mouvement 5 Etoiles, son partenaire de coalition, dont le soutien s'est légèrement effrité depuis qu'il a obtenu 32,7% des voix aux élections.

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