L’autopsie du système des groupuscules mafieux
En présence d’un grand nombre de comédiens dont Fatma Ben Saidane et Dalila Meftahi, «Contrebande» a fait l’autopsie du système des groupuscules mafieux qui font de la contrebande une activité juteuse avec tous les dangers et risques qui en découlent. Les personnages sont des repris de justice, des ratés, des naïfs qui cherchent à sortir du cercle fermé de la pauvreté mais qui finissent par être pris au piège d’un autre engrenage où l’issue n’est autre que la prison où la mort.
Avec une écriture dramaturgique utilisant des approches moderne où la lumière et les effets sonores sont très présents en tant que complément indissociable au texte «Contrebande», Taieb Malaiki a mis en valeur le talent de ses comédiens, et de ses techniciens de la scène, avec un décor peu encombrant qui permettra sans doute à cette pièce de voyager à travers le pays. Une lumière tamisée, une atmosphère angoissante, une musique confuse, un décor minimaliste où le seul relief n’est autre qu’une estrade derrière laquelle, un grand écran blanc délimite l’espace des évènements que la pièce va dérouler. La trame de fond de «Contrebande» commence à s’épaissir pour donner tout le volume au travail dramaturgique du metteur en scène qui a voulu raconter à sa manière, l’enroulement de deux jeunes dans la nébuleuse mafieuse qui fait de la contrebande un travail lucratif faisant table rase de toutes les valeurs morales et éthiques.