La fête du 1er juin 1955 remise à jour sur l’avenue Bourguiba
Pour l’histoire et contre l’oubli, la commémoration de la « Fête de la Victoire », celle du 1er juin 1955, date du retour triomphal de France au port de la Goulette du leader Habib Bourguiba après des années de prison et
En nocturne et du 1er au 3 juin 2018 sur le terre-plein de l’avenue Habib Bourguiba, deux espaces ont été réservés pour cette commémoration. Le premier est celui où un écran géant a été installé où était projeté en boucle avec un son net et retentissant le film de cet événement tourné le 1er juin 1955 et commenté en forces détails en arabe littéraire par un speaker de l’époque. Une page de l’histoire contemporaine défilait devant les yeux des passants par images interposées. Jeunes et moins jeunes s’arrêtaient pour regarder un peu ou pour rester encore plus découvrant ou redécouvrant des détails qui leur appartiennent et qui les faisaient plonger dans l’atmosphère d’un jour pas comme les autres. C’était le premier et le plus grand bain de foule qui était réservé à feu Habib Bourguiba par le peuple tunisien venu pour l’occasion de toutes les régions de la Tunisie. L’itinéraire du cortège triomphal était suivi par la caméra avec des gros plans sur des détails importants ayant marqué ces instants historiques. Le bateau, la jeep, les automobiles, le cheval, la foule euphorique, les femmes en Sefsari ou non, les cavaliers Zlass, la Jeunesse destourienne, d’exil a été organisée par Mme Hajer Bourguiba, fille du président Bourguiba durant trois jours, en collaboration avec le ministère des affaires culturelles. les scouts… marquaient la grande fête. La voix en off du commentateur y donnait du ton pour insister sur l’attachement inconditionnel du bon peuple au « Zaïm », à l’« Ostedh », au maître Habib Bourguiba, avocat au barreau de Tunis depuis 1927 et journalistefondateur
du journal : « L’action Tunisienne » le 1er novembre 1932. Et toujours sur le terre-plein et un peu plus loin, cette commémoration continuait. Un petit chapiteau était installé où une exposition de photos était mise à vue retraçant les détails du retour de Bourguiba en Tunisie depuis son départ de Lyon par train le 30 mai 1955 vers Marseille pour prendre le paquebot « Ville d’alger » qui l’avait ramené au port de la Goulette le 1er juin.
Un jour, une vie
Un écran était également installé à côté du chapiteau. Des photos de Bourguiba y paraissaient sur fond sonore de ses directives présidentielles les plus marquantes où il évoque l’importance de l’intellect et l’endurance qui effrite le marbre ! L’ancien hymne national « Ala khallidi » dans sa version officielle et celle jouée par un orchestre à corde et à voix, ainsi que la chanson-culte : « Ya saied lasied » n’y
étaient pas en reste. Il y avait également la chanson patriotique « Béni Watani » chantée par Oulaya et enregistrée durant la sanglante et douloureuse bataille de Bizerte qui avait eu lieu du 19 au 22 juillet 1961. L’historien M’hamed Fantar était présent à l’exposition pour commenter et expliquer aux présents les circonstances historiques de cette date importante de l’histoire de la Tunisie pré-indépendante. Des retrouvailles avec Bourguiba étaient ainsi offertes pour ceux qui avaient vécu son époque comme président de la première république tunisienne et une découverte pour d’autres plus jeunes qui n’en savent pas grandchose sur sa ligne et son choix politique où il était un visionnaire avec des anticipations, qui, parfois n’étaient pas prises au sérieux ici ou ailleurs et qui s’avéraient positives!
Lotfi BEN KHELIFA