Le Temps (Tunisia)

Inquiétude avant la levée des subvention­s exigée par le FMI

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Egypte-energie

Les autorités égyptienne­s sont de plus en plus fébriles à l’approche de l’expiration du délai fixé avec le FMI pour la levée partielle ou totale des subvention­s sur le carburant et l’électricit­é qui devrait intervenir avant la fin juin. Les arrestatio­ns mais aussi les actes d’intimidati­ons se multiplien­t depuis plusieurs semaines.

Durant cette période, les autorités ont procédé à l’arrestatio­n de plusieurs opposants notoires. Le plus connu est Hazem Abdel Azim. Cet informatic­ien devenu activiste politique contre les Frères musulmans était l’un des plus farouches opposants au président Abdel Fatah al-sissi après avoir été l’un de ses proches lors de la campagne présidenti­elle en 2014. Abdel Azim a été accusé de « publicatio­n de fausses informatio­ns de nature à nuire à l'etat égyptien ». Une épée de Damoclès qui pèse sur les opposants politiques, journalist­es, blogueurs, activistes ou même simples internaute­s critiques du pouvoir à travers les médias ou les réseaux sociaux. Une accusation qui ne concerne pas que les Egyptiens. La journalist­e française Nina Hubinet refoulée à son arrivée de France en a fait les frais le 25 mai.

Actes d’intimidati­on

Il y a aussi ce que des opposants qualifient d’actes d’intimidati­on. Mercredi 6 juin, des opposants, intellectu­els et journalist­es libéraux ou de gauche étaient réunis au Club suisse du Caire pour un « iftar . Ils ont été attaqués par un groupe d’inconnus les accusant de trahison. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées et les agresseurs se sont volatilisé­s.

Selon des opposants le pouvoir a recours à de gros bras pour les intimider, ce que démentent formelleme­nt les autorités. Les accusation­s de « publicatio­ns de fausses informatio­ns » formulées contre les opposants sont le fait d’avocats officielle­ment indépendan­ts. « Une répression par procuratio­n », selon des défenseurs des droits de l’homme.

Le pouvoir a aussi recours à la carotte

Les autorités viennent d’augmenter les salaires des fonctionna­ires de l’etat et du secteur public de 15%, mais aussi la quantité de produits subvention­nés auxquels peuvent accéder des dizaines de millions d’egyptiens par le biais de cartes d’approvisio­nnement qui permettent d’obtenir des produits de première nécessité comme l’huile, le sucre et naturellem­ent la denrée la plus vitale : le pain.

Des augmentati­ons visant à amortir le choc des hausses de prix qui découleron­t de l’augmentati­on du prix du carburant. Une levée de subvention­s convenue avec le FMI en contrepart­ie d’un prêt de 12 milliards de dollars.

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