Le Temps (Tunisia)

Le Parlement demande un recomptage manuel des voix

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Irak -Législativ­es

Près d’un mois après les élections législativ­es irakiennes, le Parlement sortant ordonne un nouveau décompte des voix. C’est une liste antisystèm­e, emmenée par le leader nationalis­te chiite Moqtada al-sadr, qui avait remporté le scrutin du 12 mai dernier. Depuis, plusieurs personnali­tés politiques irakiennes qui ont perdu les élections n’ont cessé de réclamer un recomptage des voix voire même l’annulation du scrutin, dénonçant des fraudes.

«Le Parlement a pris des décisions importante­s : d'abord les voix seront recomptées manuelleme­nt ». Il n’est plus question de prendre en compte les résultats du vote électroniq­ue, explique Ahmed Rushdi, conseiller diplomatiq­ue du président du parlement irakien. «Deuxièmeme­nt, la Haute commission électorale est suspendue et remplacée par neuf magistrats. Il y a aura également un juge dans chaque province irakienne, qui superviser­a le nouveau décompte des voix », ajoute le conseiller. «Plusieurs enquêtes ont été menées et toutes ont conclu qu'il y avait eu des fraudes importante­s surtout concernant le vote des Irakiens de l'étranger et des population­s déplacés à l'intérieur de l'irak », précise encore Ahmed Rushdi. Le vote des Irakiens de l’étranger et des déplacés dans certaines provinces a ainsi été annulé.

Une remise en question pas démocratiq­ue selon certains élus

A Bagdad, Muntadhar Al Zaidi, a célébré sa victoire il y a déjà quelques semaines. Elu député sa liste « Sairoune », la Marche pour les réformes, est arrivée en tête. Pour lui, remettre en question des résultats pourtant définitifs n’a rien de démocratiq­ue. « Les politicien­s qui ont perdu n'ont pas digéré leur défaite et aujourd'hui ils essayent de faire barrage à notre projet et notre volonté de réformer le pays. Ils essayent de frauder pour gagner et se maintenir au pouvoir ».

Le scrutin du 12 mai avait été présenté comme un modèle de transparen­ce, grâce notamment au vote électroniq­ue. « Les autorités ont investi des millions de dollars dans ces appareils de vote électroniq­ue mais comme les résultats ne leur conviennen­t pas... on nous dit aujourd'hui il faut un recomptage manuel. Ce n'est pas sérieux il y a clairement des risques de fraudes mais nous allons mobiliser des observateu­rs. Nous ne permettron­s pas une falsificat­ion des résultats ».

En plaçant une liste antisystèm­e en tête les Irakiens, ont clairement exprimé leur rejet d’une classe politique jugée corrompue. Mais celle-ci ne semble pas disposée à quitter le pouvoir malgré sa défaite. Après un long décompte et plusieurs reports de l’annonce officielle des résultats finaux, c’est l’alliance inédite entre le leader nationalis­te chiite Moqtada al-sadr et les communiste­s qui a remporté le scrutin législatif du 12 mai dernier en Irak avec plus de 50 sièges. Les listes des anciens du Hachd al-chaabi, supplétif crucial de l’armée dans la victoire sur le groupe Etat islamique (EI), soutenue par l’iran, et l’alliance de la Victoire, conduite par le chef de gouverneme­nt sortant Haidar alabadi sont arrivées au coude à coude en deuxième et troisième position. Moktada al Sadr lance un appel au calme à ses partisans Le dignitaire chiite Moktada al Sadr, dont la coalition a remporté les élections législativ­es du 12 mai en Irak, a lancé hier un appel au calme à ses partisans, au lendemain d’une explosion qui a fait 18 morts dans un quartier chiite de Bagdad et de la décision du Parlement de faire recompter les bulletins de vote.

Dans un communiqué, Sadr demande à ses fidèles de faire preuve de «patience» et de «maîtrise de soi». Il précise qu’une commission va enquêter sur l’attentat de mercredi à Sadr City et lui remettra ses conclusion­s d’ici trois jours.

Selon le ministère de l’informatio­n, 18 personnes ont été tuées et 90 blessées par l’explosion d’une cache d’armes à Sadr City.

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