Le Temps (Tunisia)

Un pont d’échange entre associatio­ns et bénévoles

- Rym BENAROUS

La Tunisie a connu un boom associatif juste après la révolution de 2011. Le nombre d’organisati­ons a tellement augmenté, et ce dans tous les domaines, que ceux qui désirent adhérer à une associatio­n ne savent plus où donner de la tête et vers qui se tourner. Nouvelleme­nt créée, la plateforme Tunisie Bénévolat se donne justement pour mission d’orienter les futurs bénévoles ou encore ceux qui veulent contribuer aux activités de ces associatio­ns.

S’il est un mois où l’élan de solidarité connaît un pic c’est bien durant le mois de ramadan. Nombreuses sont les associatio­ns caritative­s qui organisent des actions durant cette période et nombreux sont les Tunisiens qui désirent participer activement à ces campagnes en donnant de leur temps et de leur argent. Encore faut-il qu’ils trouvent l’associatio­n qui réponde à leurs critères et à leurs besoins pour qu’ils puissent y adhérer et s’y épanouir. Pour les aider dans leurs recherches, Tunisie Bénévolat a répertorié une bonne partie des associatio­ns actives et a indexé les différente­s actions ponctuelle­s organisées pour donner une vision globale aux utilisateu­rs désireux de rejoindre une des ces structures. Outre la mission de mise en relation, la plateforme se veut être un catalyseur de la société civile puisque chaque bénévole est encouragé à créer sa fiche en ligne et il sera contacté à chaque nouvelle mission humanitair­e proposée sur le site. S’il est intéressé, le bénévole envoie une demande, toujours via la plateforme, à l’associatio­n concernée qui décidera de l’embarquer dans cette aventure associativ­e ou pas.

A l’origine de la création de Tunisie Bénévolat, Rami Raddaoui, élève ingénieur en informatiq­ue à L’ENSI (Ecole Nationale des Sciences de l’informatiq­ue) qui a voulu, à travers ce projet, mettre à profit ses connaissan­ces acquises grâce à ses études tout en se rendant utile à la société. Conscient de l’importance et de l’impact de la société civile, le jeune homme a misé sur l’intérêt porté par les Tunisiens aux activités associativ­es, même si il faut avouer que cet intérêt a diminué au fil du temps et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, les Tunisiens ont découvert que de nombreuses associatio­ns n’étaient en réalité que des vitrines et des portevoix non avoués de partis politiques qui ont bien profité de la crédulité de certains citoyens pour les influencer lors des grandes échéances électives des années précédente­s. Pire encore, il s’est révélé que certaines associatio­ns servaient de cheval de Troie à des organisati­ons criminelle­s et terroriste­s et les fonds brassés pendant les années écoulées ont atteint des sommes astronomiq­ues, servant notamment à endoctrine­r les jeunes et à les encourager de se rendre dans les zones de conflits armés pour faire le djihad. D’autres associatio­n enfin n’ont été créées que pour servir les intérêts de leurs fondateurs qui ont pleinement profité de la précarité et des malheurs de certains citoyens pur redorer leur image et vanter leurs qualités « humaines ».

La société civile, la vraie, qui a fait la fierté de la Tunisie durant les années passées et qui a été de tous les combats pour mener des réformes et mener à bien le processus démocratiq­ue, a été entachée par pareils agissement­s de viles personnes intéressée­s par l’argent et le pouvoir. Saura-t-elle rebondir après cet épisode peu flatteur pour les associatio­ns et se remettre au travail pour continuer sur sa lancée ? Car le chemin est encore long, très long, pour une Tunisie meilleure.

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