Le Temps (Tunisia)

Et le voyage mystique

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du festival de la Médina. Un travail d’un bon niveau et qui mérite l’attention.

en la matière passant du chant aigu, à celui grave. Les rythmes étaient envoûtants et emportaien­t le public vers de belles transes traduites par de nombreux hochements de tête. Et devant la scène, des « Takhmira » (transes) avaient lieu par intermitte­nce avec la présence d’un jeune danseur tellement emporté par les rythmes et les chants qu’il s’était retrouvait à même le sol. « Zabarjad », c’était aussi la voix de Leïla Achraf, une jeune voix qui a tous les atouts pour aller de l’avant. Elle maîtrise son chant avec des introducti­ons et des improvisat­ions dignes de chanteuses à longue carrière. Elle a même chanté un « Bahr » de Sidi Belhassen Chedly, habituelle­ment chanté par des voix masculines. Abdelkrim Basti a lui-même chanté portant une Jebba tunisienne avec une voix qui en dit long sur sa passion de la musique et particuliè­rement celle des chants religieux peu connus parfois, comme précédemme­nt indiqué. Un autre chanteur a tiré son épingle du jeu avec une voix forte et sûre et toujours avec l’envie et la joie d’interpréte­r ce genre de chant. Le spectacle « Zabarjad » a offert aux spectateur­s présents de voyager vers le mysticisme, l’amour de Dieu dans une atmosphère qui emportait allègremen­t vers des expérience­s mystiques.

Lotfi BEN KHELIFA

Après sa première rencontre consacrée au "personnage historique dans le roman tunisien ", la maison du Roman à la Cité de la culture poursuit les activités de ce cycle ramadanesq­ue avec au programme de la soirée de mercredi, une rencontre sur le thème de " l’image du djihadiste dans les romans de Chadia Guesmi et Mohamed Aissa Meddeb " en présence des deux auteurs et de plusieurs universita­ires et hommes de lettres.

A l’ouverture de cette rencontre présentée par l’auteur Mohamed Habacha, Kamel Riahi, directeur de la Maison du Roman a exposé les raisons du choix de cette thématique qui selon lui, a été traitée bien avant les révolution­s arabes et plus précisémen­t après le 11 septembre 2001. Les plus importants romans qui ont traité de cette problémati­que sont entre autres "Riyh Al-janna (Heaven's Wind)" de l’écrivain saoudien Turk? al-hamad dans lequel il analyse cet évènement qui a secoué les USA avec des incidences désastreus­es sur le monde entier, "Irhabi 20 (terroriste 20)" du Saoudien Abdallah Thabet, "Oktoulouho­m Jamian (Tuez-les tous) " de l’algérien Slim Bachi. C'est pourquoi il est important "de nous pencher sur les romans tunisiens qui ont évoqué cette question à travers des expérience­s littéraire­s contempora­ines" a expliqué Kamel Riahi. A cet égard, le choix du terme " Djihadiste " n’est pas fortuit mais un choix réfléchi pour "nous écarter de l’approche simpliste du traitement de cette question par les étrangers tout en traitant l’ensemble du processus en partant de l’avant djihadisme. Notre approche ne part d’aucun préjugé sur ces personnage­s " a-t-il mentionné. Pour sa part, l’auteure Chadia Guesmi, lauréate du Comar d’or pour son ouvrage " Al Massab ", a présenté son parcours de romancière ainsi que des extraits de son dernier roman " Rayat Soud (Des étendards noirs) ". " Quand j’aborde mon expérience dans l’écriture du roman, elle me parait simple c’est pourquoi je la résume en quelques phrases " a-t-elle indiqué. Et d'ajouter, le roman " Des Etendards noirs " reprend des faits réels, c’est pourquoi la précision et la rigueur sont importante­s. Elle part des manifestat­ions estudianti­nes à l’affaire de Soliman en passant par l’incendie de la Zaouia de Saida Manoubia jusqu’à la révolution tunisienne. Je rapporte tout le processus viral du djihadiste sans aucun préjugé ".

L’écrivain et critique Mohamed Aissa Meddeb qui a écrit le roman, la critique, la nouvelle et qui a produit plusieurs programmes de littératur­e a présenté son roman " Jihad Naem (Doux jihad) " récompensé par le Comar d’or et dans lequel il a traité de la question de l’immigratio­n clandestin­e, de la violence, du terrorisme et de la corruption. Il a fait savoir qu’il n’avait jamais espéré dépasser l’expérience de la nouvelle. Son expérience avec l’écriture a débouché sur le roman et la recherche historique. Et d'expliquer " Dans mon roman "Djihad Naem", j’ai analysé les raisons psychologi­ques, sociologiq­ues, idéologiqu­es qui intervienn­ent dans la formation du djihadiste. J’ai pris même la défense des jeunes en décortiqua­nt les mécanismes poussant les jeunes à s’inscrire dans les mouvances de Daech tout en présentant l’histoire de Nidhal dont la précarité l’a poussé à l’immigratio­n clandestin­e avant d’atterrir dans les zones de terrorisme " a-t-il conclu.

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