Le Temps (Tunisia)

Sans surprise…

- Samia HARRAR

Il est de notoriété publique –hélas !- qu’en matière de santé, le pays claudique, peinant à retrouver une démarche normale après le pourrissem­ent, avéré, d’un secteur qui croule sous les dysfonctio­nnements et les ardoises lourdes, toujours pas épongées, au point que l’on doive plutôt s’étonner de constater qu’il respire encore, quand bien même il serait donné pour être mort depuis des lustres. Avec la faillite de ses fondamenta­ux, et toute la corruption qui en a gangrené les piliers jusqu’à la quasi-nécrose, il n’est pas étonnant aujourd’hui puisque c’est dans la juste logique des choses, que dans la foulée, le pays culmine comme pour en rajouter une couche, une crise des médicament­s aux conséquenc­es autrement désastreus­es. Même si un son de cloche vient en contredire un autre et vice-versa, sachant que le citoyenlam­bda en a, au final pour ses frais, puisqu’il ne voit pas, à cet égard, le bout du tunnel et s’y perd, en attendant qu’il y ait une sérieuse embellie qui ne vient toujours pas.

Du coup, il faut s’attendre, comme il est coutumier depuis quelques temps, qu’une visite surprise en chasse une autre, sans que dans le fond les choses ne bouge, suffisamme­nt en tout cas, pour endiguer tous les dégâts et pallier aux manques. Qui sont conséquent­s, est-il besoin de le préciser ? Que le président du gouverneme­nt Youssef Chahed opère à une visite impromptue à la pharmacie de service dans un hôpital à l’ariana, ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Par contre, ne pas assurer le suivi, par la suite, en remontant toute la chaîne pour cerner le noeud gordien du mal, serait réducteur. Car il ne sert à rien d’opérer à un constat s’il doit demeurer lettre morte, et rejoindre le tiroir d’un bureau plombé par les moisissure­s. Le secteur de la santé publique intramuros a besoin d’être refondé de fond en comble. Et ce n’est un secret pour personne qu’il représente, dans l’état où il est actuelleme­nt, le déshonneur du pays. Bourguiba qui avait misé sur la Santé et l’education a dû se retourner un milliard de fois dans sa tombe. Devant ce qu’il en est advenu de ses deux « enfants chéris », qui étaient comme la prunelle de ses yeux. Aujourd’hui, l’education est paralytiqu­e et la Santé bancale. De quoi pavoiser…

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia