Le Temps (Tunisia)

Trêves salvatrice­s pour Chahed

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Reprises en janvier 2018, les concertati­ons de Carthage sur la deuxième version de son pacte ont vite viré de tentatives de sauver le gouverneme­nt à une vraie croisade menée contre l’équipe gouverneme­ntale pour l’évincer du palais de la Kasbah. Après de rudes négociatio­ns, et une fois que l’intention d’évincer Youssef Chahed de la présidence du gouverneme­nt a été officialis­ée, il a été décidé d’attendre la tenue des élections municipale­s pour passer à l’acte. Une fois l’échéance électorale finie, le mouvement de Nidaa Tounes a entamé sa lutte contre Youssef Chahed et ses dirigeants se sont déployés sur tous les médias pour dénoncer le bilan du gouverneme­nt d’union nationale.

Reprises en janvier 2018, les concertati­ons de Carthage sur la deuxième version de son pacte ont vite viré de tentatives de sauver le gouverneme­nt à une vraie croisade menée contre l’équipe gouverneme­ntale pour l’évincer du palais de la Kasbah. Après de rudes négociatio­ns, et une fois que l’intention d’évincer Youssef Chahed de la présidence du gouverneme­nt a été officialis­ée, il a été décidé d’attendre la tenue des élections municipale­s pour passer à l’acte. Une fois l’échéance électorale finie, le mouvement de Nidaa Tounes a entamé sa lutte contre Youssef Chahed et ses dirigeants se sont déployés sur tous les médias pour dénoncer le bilan du gouverneme­nt d’union nationale. Renforcé par l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Nidaa Tounes a mis tout son poids pour influencer les concertati­ons de Carthage ce qui a fini par donner des résultats. Les négociatio­ns ont dû être suspendues à cause des divergence­s créées par le 64e point de la deuxième version du Pacte de Carthage.

Une suspension qui n’a pas arrangé la situation après que le président du gouverneme­nt ait directemen­t attaqué Hafedh Caïd Essebsi en l’accusant d’avoir détruit le mouvement et de représente­r une réelle menace à l’encontre de l’etat. Depuis, la situation s’est un peu calmée pour que les hostilités reprennent avec le limogeage soudain du ministre de l’intérieur, Lotfi Brahem, qui a été remplacé par le ministre de la Justice Ghazi Jeribi. En fin de la semaine dernière, des bruits ont commencé à circuler affirmant que les concertati­ons de Carthage allaient reprendre tout juste après le congé de l’aïd. Une annonce qui ne s’est pas confirmée officielle­ment mais qui s’affirme à travers les nouvelles déclaratio­ns des concernés. La première déclaratio­n, bien que démentie de la part des concernés, est venue de la part de Radhia Jerbi, présidente de l’union nationale de la femme tunisienne, qui a affirmé que le mouvement d’ennahdha a changé d’avis concernant Chahed en décidant de ne plus le soutenir. Imed Khemiri, porte-parole du mouvement, a expliqué qu’ennahdha ne soutient pas Youssef Chahed en sa personne mais qu’il cherche à garantir la stabilité du pays qui passe par une grande crise. Questionné sur la question du dialogue de Carthage, Imed Khemiri a affirmé qu’ennahdha est pour un dialogue permanent entre les différents acteurs politiques pour pouvoir, justement, garder au mieux cette stabilité politique.

Du côté de la centrale syndicale, la situation est beaucoup plus claire à en croire son secrétaire-général adjoint, Sami Tahri, qui a déclaré que le départ du gouverneme­nt actuel est devenu une question de vie ou de mort et que son report ne fera qu’empirer la crise du pays. Pour Tahri, la situation actuelle requiert un changement radical allant du programme aux objectifs en passant par le changement du gouverneme­nt.

Entre temps, le palais de Carthage, principal acteur des concertati­ons, garde toujours le silence et continue d’observer cette bataille sans fin que se livre les signataire­s du Pacte. Une bataille qui ne fait que fragiliser encore plus le pays dont la situation financière va de mal en pis.

Salma BOURAOUI

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