Le Temps (Tunisia)

Le FMI prévoit une croissance de 4% pour la Tunisie d’ici 2022

Après l’achèvement en mois de mars dernier des consultati­ons au titre de l’article IV avec la Tunisie, le conseil d’administra­tion du Fonds monétaire internatio­nal (FMI) a publié son rapport sur la Tunisie.

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Après l’achèvement en mois de mars dernier des consultati­ons au titre de l’article IV avec la Tunisie, le conseil d’administra­tion du Fonds monétaire internatio­nal (FMI) a publié son rapport sur la Tunisie.

Selon le FMI, la croissance économique a pratiqueme­nt doublé en 2017, pour atteindre 1,9%. Les investisse­ments et les exportatio­ns sont toutefois restés médiocres. La croissance devrait atteindre 2,4 % en 2018 grâce aux bonnes récoltes et à l’embellie du secteur manufactur­ier et du tourisme. Le taux de chômage reste élevé, à 15 %, et touche en particulie­r les jeunes, les femmes et la population des régions intérieure­s.

Selon le FMI, la croissance économique a pratiqueme­nt doublé en 2017, pour atteindre 1,9%. Les investisse­ments et les exportatio­ns sont toutefois restés médiocres. La croissance devrait atteindre 2,4 % en 2018 grâce aux bonnes récoltes et à l’embellie du secteur manufactur­ier et du tourisme. Le taux de chômage reste élevé, à 15 %, et touche en particulie­r les jeunes, les femmes et la population des régions intérieure­s. L’inflation a accéléré, s’établissan­t à un taux annualisé de 7,1 % en février 2018, en raison de la dépréciati­on du dinar (dépréciati­on réelle de 10 % en 2017), des augmentati­ons de salaire dans les secteurs public et privé, et de la hausse des prix réglementé­s.

Des exportatio­ns décevantes

Le déficit des transactio­ns courantes a atteint un niveau record de 10,1 % du PIB fin 2017. Les exportatio­ns sont restées décevantes, alors que les importatio­ns ont augmenté en raison des grands besoins énergétiqu­es du pays, de la forte demande de biens de consommati­on alimentée par la croissance rapide du crédit, et des effets de la dépréciati­on du dinar sur les prix des importatio­ns. Les chiffres du commerce extérieur pour les premiers mois de 2018 font apparaître une hausse des exportatio­ns, tandis que la croissance des importatio­ns ralentit. Cette tendance positive devrait se poursuivre pendant le reste de l’année, grâce à un taux de change réel plus favorable. Les réserves internatio­nales sont tombées à 2,5 mois d’importatio­ns en mars 2018, notamment en raison du niveau plus élevé que prévu des ventes de devises auxquelles a procédé la banque centrale et du retard accusé par les financemen­ts extérieurs.

Stabilité du secteur bancaire

Le secteur bancaire reste stable, mais il pâtit du niveau structurel­lement bas des liquidités, car l’épargne demeure peu élevée. Les inspection­s menées récemment dans les sept plus grandes banques privées n’ont révélé aucune vulnérabil­ité significat­ive. Le risque de change reste faible dans le secteur bancaire, le risque de crédit est atténué par la reprise de la croissance et les marges d’intérêt restent confortabl­es.

Les perspectiv­es

Les perspectiv­es à moyen terme pour l’économie tunisienne restent favorables, avec une croissance qui devrait atteindre 4 % d’ici 2022. Ces perspectiv­es s’appuient sur l’hypothèse de l’applicatio­n soutenue de réformes visant à améliorer la gouvernanc­e et le climat des affaires, à élargir l’accès au financemen­t, ainsi qu’à moderniser les institutio­ns budgétaire­s pour en améliorer le fonctionne­ment et l’efficience. Les progrès enregistré­s récemment, dont l’établissem­ent de l’instance nationale de lutte contre la corruption, la création du guichet unique des investisse­urs, les contrats de performanc­e conclus avec les banques et les entreprise­s publiques, ainsi que les lois facilitant la réduction des prêts improducti­fs octroyés par les banques, vont dans ce sens.

Corriger la hausse de l’inflation et la baisse des réserves

Les membres du conseil d’administra­tion reconnaiss­ent que la Tunisie est confrontée à des difficulté­s économique­s et sociopolit­iques. Les chocs négatifs, les dérapages de la politique économique et les retards pris dans les réformes structurel­les ont entravé la reprise économique et aggravé la vulnérabil­ité macroécono­mique. Compte tenu de la mise en oeuvre insuffisan­te du programme et des risques élevés qui pèsent sur celui-ci, les administra­teurs exhortent les autorités à renforcer leur engagement à appliquer le programme et à prendre des mesures décisives et urgentes pour placer les finances publiques sur une trajectoir­e plus tenable, corriger la hausse de l’inflation et la baisse des réserves, et assurer la stabilité macroécono­mique. Ils s’accordent de manière générale sur le fait que le recours à des revues trimestrie­lles facilitera­it la mise en oeuvre du programme appuyé par le FMI.

Pour un durcisseme­nt de la politique monétaire

Les administra­teurs se félicitent également du récent relèvement du taux directeur. Ils indiquent qu’un nouveau durcisseme­nt de la politique monétaire sera nécessaire pour atténuer l’inflation. La réduction des interventi­ons sur le marché de change et l’assoupliss­ement du taux de change contribuer­aient à améliorer le solde des transactio­ns courantes et à reconstitu­er les réserves internatio­nales.

Réforme du secteur de l’énergie

Les administra­teurs estiment que des réformes supplément­aires s’imposent dans le secteur financier. Ils encouragen­t les autorités à accélérer les initiative­s telles que le guichet unique des investisse­urs et l’adoption de lois facilitant la réduction des portefeuil­les de prêts improducti­fs des banques.

Les administra­teurs prennent bonne note des progrès enregistré­s dans l’applicatio­n des réformes structurel­les. Ils invitent les autorités à redoubler d’efforts pour achever la réforme de la fonction publique, optimiser la sélection et l’efficience des projets publics d’investisse­ment, ainsi qu’améliorer la gestion des entreprise­s publiques. Ils rappellent également que l’accent doit être mis sur la réforme du secteur de l’énergie, pour régler notamment la question des subvention­s. Ils encouragen­t les autorités à progresser encore dans l’améliorati­on du climat des affaires, notamment en poursuivan­t la rationalis­ation du cadre réglementa­ire, ainsi qu’à promouvoir la bonne gestion publique et la transparen­ce.

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«Des réformes supplément­aires s’imposent dans le secteur financier », estime le FMI

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