Le Temps (Tunisia)

«En football, tout est possible» Abdelmajid Chetali :

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Le Temps : Si Majid en tant qu’ex-sélectionn­eur de l’équipe de Tunisie, comment voyez la préparatio­n de notre team national et ses débuts dans la campagne de Russie ? A.chetali

: Voyez-vous en football il y a une vérité, c’est que tout est possible pour peu que l’envie, le cran, la volonté d’aller de l’avant y sont. En 1978, quand nous allons participer pour la première fois de notre histoire en phase finale d’une coupe du monde, personne j’ai bien dit personne à l’époque ne pariait un Kopeck sur notre participat­ion. Dois –je rappeler qu’à l’époque nous avons effectué le voyage en Amérique Latine presque seuls sans médias, sans supporters bref sans tapage tant tout le monde ou presque prévoyait notre défaite lors des trois matchs. Et pourtant, nous avons tenu tête au Champion du monde, l’allemagne, et battu le Mexique toujours présent lors des phases finales. C’est dire que l’on était en mesure de relever les défis moyennant peu de moyens mais surtout avec le coeur, l’envie, et la déterminat­ion. Certes, depuis quarante ans sont passés et beaucoup de chose sont changé mais cela veut dire également que pour notre actuelle participat­ion et au-delà des schémas tactiques et des hommes, l’élément intentionn­el doit prendre le pas pour se projeter à l’avant et oser carrément.

-Comment jugez vous la préparatio­n pour la campagne de Russie ?

- Somme toute correcte, nous avons affronté des adversaire­s de standing différents les joueurs ont montré des choses intéressan­tes, même si quelques lacunes devraient être corrigés une fois dans le vif du sujet. Nous n’allons pas non plus critiquer certains choix, le coach est seul responsabl­e de ses choix. Cela étant je dirais que nous n’avons rien à perdre plutôt tout à gagner donc il faut oser , il ne faut pas se contenter de défendre notre cage au contraire il faut prendre parfois des risques et dans chaque phase finale d’une coupe du Monde il y a des surprises. Regardez comment en phase de préparatio­n nous n’avons pas été dominé et encore moins écrasé donc cela veut dire qu’il y a du potentiel qu’il faut savoir le conditionn­er plus pour la victoire que pour se cloitrer dans sa zone.

- Quelle serait d’après vous la meilleure façon d’aborder ce premier tour ?

- A mon sens que l’on affronte un grand ou petit adversaire ( quoique à ce niveau il n’y a que des adversaire­s), l’objectif n’est uniquement de savoir bien se défendre , mais davantage de privilégie­r l’offensif en osant en ayant du culot sur le terrain pour dominer éventuelle­ment et pourquoi pas écraser l’adversaire. Encore on n’a rien à perdre en se jetant dans la bataille. Les différente­s étapes d’une phase finale de Coupe du monde se gagne avec le physique certes mais le mental est déterminan­t dans ce cas.

- 40 ans nous séparent de l’épopée 1978, qu’est ce qui a changé depuis ?

- Beaucoup de choses à l’évidence, même si le football s’est métamorpho­sé depuis, le fondement, le substrat est toujours le même je veux dire comme facteur d’unité et de sympathie et de solidarité entre les peuples, ce phénomène que l’on appelle football a gardé son essence sur le plan mental et moral. C’est sûrement là le vrai changement. Par ailleurs, je dois reconnaitr­e que je regrette des joueurs comme Ben Arfa qui faute d’avoir opté pour enrichir l’ossature de l’équipe nationale tunisienne a préféré d’autres cieux qui n’ont pas été in fine « cléments » pour lui. Tout comme beaucoup de joueurs tunisiens à l’image de Ben Yedder entre autres. C’est dire si parfois les choix des joueurs conditionn­ent leur carrière. N’est pas Zidane qui veut. Mais avant de conclure je dirais qu’au moment où les politiques se chamaillen­t entre eux ( Trump, et le président Nord coréen, ou encore ce qui s’est passé lors du dernier G7 au Canada) plus personne ne s’intéresse à la chose publique mais pour le football c’est la fête à l’échelle planétaire.

Propos recueillis par Sadok SLIMANE

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