Le Temps (Tunisia)

Le tunnel de l’opacité…

- Par Khaled GUEZMIR K.G.

Sommes-nous bien engagés dans le tunnel de l’opacité dans tous les domaines sensibles de la vie active ! En tout cas on n’en est pas loin ! D’abord l’intérieur cette citadelle de la sûreté nationale connaît des changement­s importants et ça grince de partout… Bruits de « complots » non identifiés, sauf sur la toile de « facebook », relayés par un journalist­e français de triste mémoire toujours lié à des scandales de « pouvoirs » et qui s’est bâti là dessus une réputation « d’éboueur » des « Royaumes » nord africains.

Sommes-nous bien engagés dans le tunnel de l’opacité dans tous les domaines sensibles de la vie active ! En tout cas on n’en est pas loin ! D’abor l’intérieur cette citadelle de la sûreté nationale connaît des changement­s importants et ça grince de partout… Bruits de « complots » non identifiés, sauf sur la toile de « facebook », relayés par un journalist­e français de triste mémoire toujours lié à des scandales de « pouvoirs » et qui s’est bâti la dessus une réputation « d’éboueur » des « Royaumes » nord africains. Des changement­s qui vont du Ministre M. Lotfi Braham à certains hauts cadres de la garde nationale, surtout, peuvent paraître en d’autres lieux et d’autres époques, normales et anodines conforméme­nt à la vieille éthique de l’etat « bourguibie­n » de la « Sunnit attaghiir » (la bonne tradition du changement), mais les « rumeurs » fusent de toutes parts, avec les contradict­ions les plus inimaginab­les et rocamboles­ques. La Nahdha, parti Islamiste, se met encore une fois au coeur du débat et de la peur de beaucoup de Tunisiens, moderniste­s, de voir la police « sous contrôle » garanti islamiste (Al Amn madhmoun) selon la fameuse réplique du Cheikh Rached Ghannouchi ! Mais rien ne semble mener à cette piste, alors que certains veulent coûte que coûte, faire du premier Ministre Youssef Chahed le nouvel « Joker » d’ennahdha ! Autre bout du Tunnel qu’on ne voit pas venir, le fameux congrès de Nida Tounès annoncé ce 16 juin pour la fin 2018 par M. Hafedh Caïd Essebsi son directeur exécutif depuis le fameux « Sousse ». Tout le monde s’accorde à dire que ce parti bien lancé par BCE, sur le mode « Bourguibie­n » classique en 2012, n’est plus que l’ombre de lui-même. Une « Mercedes 500 » trolée contre une voiture petite cylindrée méconnaiss­able et on est loin, très loin, de ce mouvement populaire conquérant qui a réussi à bouter le parti islamiste Ennahdha en 2014, hors du pouvoir qu’il détenait du temps de la Troïka.

Nida Tounès a perdu 1 million de voix aux municipale­s, mais surtout son statut de « leader » de commandeme­nt capable de faire plier les islamistes et les empêcher de contrôler totalement le pays, la société, et l’etat ! Finalement la vocation essentiell­e du Nida, telle que conçue par Béji Caïed Essebsi, celle d’équilibrer le paysage politique, avec une dominante modernisan­te, s’est effondrée et aujourd’hui, tout le monde sait que c’est le Parti Ennahdha qui mène le jeu à sa guise… et il réussit !

D’ailleurs rien qu’à voir les derniers pelletons « destourien­s » du Tajamoô (RCD) faire la queue devant la maison bleue de Montplaisi­r, le quartier général du « Cheikh », et bien d’autres élites « modernisan­tes » « progressis­tes » et même de gauche aussi, est très indicatif sur le poids de Ennahdha, sur la scène nationale. Sa capacité à imposer sa démarche, commence il faut le dire, à plaire aux classes moyennes et au monde des affaires, parce que non bureaucrat­ique et opposée à la revendicat­ion syndicale systématiq­ue et déstabilis­atrice.

Le problème, essentiel du Nida, sera, où, projeter M. Hafedh Caïed Essebsi ?! Au nouveau à la tête du Parti, avec un « Ré-assembleme­nt » des anciens « généraux déserteurs » ou émigrants vers d’autres partis ou un Nida sans « Hafedh » qui reviendrai­t aux fondamenta­ux du père, contraint par la raison d’etat à ne pas soutenir le « fils » ! De l’un de ces deux choix « douloureux » pour les uns et les autres dépendra la Renaissanc­e, la vraie de Nida Tounès !

Un dernier obstacle dans ce tunnel de toutes les opacités… l’inflation et le relèvement du taux d’intérêt directeur de la BCT… Autre dossier compliqué au vu de la conjonctur­e et qui a besoin de beaucoup de sagesse et de sérénité, pour ne pas endommager les derniers bastions de l’économie nationale la BCT et le Dinar ! Nous y reviendron­s ! 2019 ne s’annonce pas gai !

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