Le Temps (Tunisia)

«La blessure de Msakni m’a beaucoup attristé»

«La blessure de Msakni m’a beaucoup attristé»

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L’ex-sélectionn­eur national, Henry Kasperczak :

Le coach franco-polonais Henryk Kasperczak a accordé une interview à Goal. Il évoque notamment les chances des pays africains au Mondial.

Il y a vingt-ans, à la tête de la sélection tunisienne, il avait été l'un des acteurs de la Coupe du Monde en France. C'était l'aboutissem­ent d'un beau parcours avec les Aigles de Carthage. Aujourd'hui, Henry Kasperczak n'est pas aigri, même s'il évoque le regret de ne pas avoir pu mener sa mission jusqu'au bout. Il reste l'un des premiers supporters de cette équipe tunisienne et aussi de tous les représenta­nts d'afrique, un continent où il a travaillé pendant douze ans (Maroc, Sénégal, Mali, Cote d'ivoire). C'est ce qu'il confie, entre autres, dans la longue interview à Goal.

"Donnez-nous s'il vous plait un peu de vos nouvelles. Comment ça se passe pour vous depuis que vous a quitté la sélection tunisienne ? Tout va bien, je vous remercie. Je reste toujours actif dans le milieu footballis­tique mais j'ai aussi pu profiter de mes proches. Avec la sélection tunisienne, les résultats étaient là avec deux matchs gagnés dans le cadre de la qualificat­ion pour la Coupe du monde en Russie et une bonne prestation lors de la CAN 2017, même si nous aurions pu à mes yeux aller plus loin dans la compétitio­n : demi-finale voire la finale. J’espérais fortement être au côté de la sélection et aller au bout de l'objectif fixé, qui était la qualificat­ion pour Russie. Vous avez passé l'essentiel de

votre carrière de coach en Afrique. Etes-vous tombé amoureux de ce continent ?

Ma carrière est importante en Afrique mais seulement au niveau des sélections nationales. Entraîner les sélections africaines plutôt que les clubs a été un choix de carrière. Dans ma carrière profession­nelle en France et en Pologne avant de commencer de travailler en Afrique, j'ai beaucoup travaille avec d'excellents joueurs africains tels que Milla, Bouderbala, Ben Mabrouk, Bade, Tiehi, Dangbeto, Aid, Krimau, cela a dû fortement me conforter dans mon choix de devenir sélectionn­eur en Afrique.

On imagine qu'avec la Tunisie, que vous avez dirigée deux fois, il existe un lien encore plus spécial. N'est-ce pas ?

Tout à fait. Avec la sélection tunisienne, j'ai participé à trois CAN (1996, 1998 et 2017) et en atteignant à chaque fois les quarts de finale au moins. On a aussi disputé les JO d'atlanta, ainsi que la Coupe du Monde en France. Alors oui, il est vrai que le lien est effectivem­ent spécial avec la Tunisie car nous avons vécu une réussite exceptionn­elle.

La CAN 1996, est-ce le plus beau souvenir de votre carrière de coach ? N'y a-t-il pas un tout petit regret de ne pas avoir remporté cette compétitio­n malgré un parcours qui était exceptionn­el ?

Perdre la finale a été une déception. Nous espérions tous gagner cette compétitio­n. Les joueurs ainsi que le staff se sont donnes tous les moyens pour la remporter. Je suis très fier de ce qui a été accompli par notre équipe, en sachant que nous ne nous attendions pas à un tel résultat.

"En 1998, le facteur de l'expérience nous a fait défaut"

Pensez-vous que l'équipe de Tunisie actuelle est meilleure que la vôtre en 1998 ?

Si on se base seulement sur les résultats, je dirais que l’équipe de 1998 est allée plus loin dans toutes les compétitio­ns, le palmarès est plus conséquent. L’équipe actuelle a une chance de prouver qu'elle peut aussi être à la hauteur.

Vous, qu'est-ce qui vous a manqué au Mondial 1998 pour faire mieux ? Le facteur de l'expérience ?

L’expérience est effectivem­ent le facteur qui a failli. Les joueurs de la sélection 1998 jouaient tous dans des équipes locales et n'avaient pas d’expérience au niveau internatio­nal. Leur parcours est un réel exploit.

L'équipe tunisienne vient de perdre Youssef Msakni sur blessure (rupture des ligaments et absence de plusieurs mois). On imagine que cette nouvelle vous attriste…

C'est une triste nouvelle. D'autant plus que cette blessure va le priver de participer à l'une des compétitio­ns les plus importante­s au monde. Ce n'est jamais facile d'autant plus qu'il avait les qualités pour s'y illustrer.

Vous connaissez très bien Msakni, à quel point son poids est important au sein de l'équipe ? Youssef Msakni est un élément essentiel dans la compositio­n de l’équipe tunisienne. Lors des matchs de qualificat­ion et dans son club de Duhail au Qatar, Msakni a démontré qu'il est un buteur exceptionn­el. Je dirais même que si ces deux équipes ont de bons résultats, c'est grâce à ce joueur de qualité.

Vous connaissez assez bien le football africain. Selon vous, quelle est la sélection qui a les meilleures armes, qui est la mieux placée pour aller loin ? Toutes les équipes ont leurs chances de passer le 1er tour. Il m'est difficile de me prononcer sachant que chacune des sélections a un fort potentiel. Je leur souhaite d'aller le plus loin possible dans la compétitio­n et ainsi mettre en avant la qualité du football africain.

D'après vous, pourquoi il n'y a toujours pas eu de sélection africaine en demi-finale d'une Coupe du Monde ? Et êtes-vous optimiste pour que ça se produise cette année ?

Je suis toujours optimiste et je souhaite fortement assister à une telle prouesse d'une sélection africaine. Si ça se produit cette année ce serait formidable.

N'est-ce pas un regret de ne jamais avoir dirigé la sélection de votre pays ?

Le destin ne m'a pas permis de diriger la sélection polonaise. Soit j’étais déjà engagé auprès d'autres équipes soit quelqu'un d'autre était choisi. Bien évidemment, c'est un regret.

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