Le Temps (Tunisia)

Khademi a raison…

- Samia HARRAR

Sur toute la ligne. Libertés individuel­les ? C’est quoi ce délire ? Et puis cela veut dire quoi au juste ? Une ligne pure et dure : voilà ce qu’il faudrait suivre en toutes circonstan­ces, sans trop se poser de questions pour ne pas être tenté de suivre le rang de ces « mécréants », qui serviront plus tard de suppôts de Satan, tout juste utiles à alimenter le brasier le jour du Jugement, pour avoir accepté de rejoindre un jour, le rang des impies, plutôt que de respecter les recommanda­tions d’un « Khademi » et compagnie, lesquels continuent à cultiver avec la religion un malentendu grand comme le monde. La « Charia » un supplément d’âme ? Foutaises que tout cela. Une lecture littérale suffira, un point, c’est tout ! Le bâton, le bâton, et encore le bâton pour tous ceux qui dérogeraie­nt à ses préceptes. Lynchages au beau milieu de la place publique, lapidation­s, et bien entendu, exécutions à la masse. Et sans sourciller s’il vous plaît ! Il faudra dresser des chapiteaux, pardon des échafauds un peu partout dans le pays, pour que les homosexuel­s, ainsi que ceux qui choisissen­t de ne pas jeûner le Ramadan,et autres affreuses dérives qui appartienn­ent à des cultures décadentes et pourrissan­tes, ne viennent pas infester le quotidien des croyants, et polluer leurs pensées par des pratiques aussi indignes qu’impures, qui seraient à la Tunisie, ce que serait un chancre au beau milieu d’une figure. En matière de chancres, parlons-en. A l’instar des appels au meurtre et au Djihad, commis par un ex-ministre des Affaires religieuse­s qui se mêle aujourd’hui d’amener sa fraise, au beau milieu d’un débat, auquel personne ne l’a convié. Le rapport de la COLIBE n’a pas eu l’heur de lui plaira ? Il devra avaler la pilule et se forcer un peu, et même beaucoup, car il n’a pas voix au chapitre et ne l’aura pas. Ni lui, ni ses frères d’armes qui fulminent et gardent le sourire, en jurant leur grand Dieu qu’on ne les y reprendra pas. Il y a une clause de conscience. C’est un peu comme la liberté de conscience inscrite dans la Constituti­on. Non ? Tout ça ne lui dit rien qui vaille ? Ce n’est pas grave car en vérité on s’en fout. Personne ne lui a rien demandé…

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