Ils Ont Dit:
«La hausse des prix du carburant a été imposé au gouvernement. C’était inévitable étant donné que 1500 millions de dinars alloués par la caisse de compensation pour subventionner les hydrocarbures sont insuffisants, alors que la flambée des prix du pétrole sur le marché international peut coûter entre 2500 à 3000 millions de dinars supplémentaires pour le budget de l’etat. Par ailleurs, le budget de l’etat pour 2018 a été préparé sur de fausses bases parce que toutes les analyses dans le monde montraient que le prix du baril de pétrole dépasserait les 70 dollars en 2018. D’ailleurs, cette augmentation ne sera pas la dernière et il y en aura d’autres au cours du troisième et quatrième trimestres de cette année. De toutes les façons, l’etat est responsable de cette conjoncture et de ces augmentations et non pas le Fonds monétaire internationale...»
Ezzedine Saidane (Expert économique)
«Depuis 55 ans la Tunisie, a toujours montré un modèle original. La constitution, l’enseignement généralisé, et là on parle de l’égalité successorale. C’est une avancée considérable et révolutionnaire. Cependant, on constate des difficultés économiques, malgré l’amélioration de certains indices, à l’instar du tourisme et de l’agriculture, cela reste insuffisant. Ainsi, nous avons des défis communs que nous devons relever. La coopération avec la Tunisie est nécessaire. La Tunisie bénéficie de l’attention des pays occidentaux, grâce à son travail et sa détermination. Ça reste, aussi insuffisant. La coopération avec l’union européenne doit s’accélérer davantage afin de garantir plus d’efficacité. Entre l’union européenne et la Tunisie, on peut assister à une grande histoire dans la période à venir.»
Dominique de Villepin (Ancien Premier ministre français)
«Nous pouvons dire que notre position au sein d’ennahdha est quasi homogène et unanime en ce qui concerne le remaniement gouvernemental. Nous pensons que changer neuf fois de gouvernement entrave fortement les réformes qui doivent être engagées et ne fait que soigner le mal par le mal lui-même. La preuve est que celui ci n’a jamais contesté le fait qu’il détient déjà la majorité au sein du parlement et qu’il est pourtant le moins représenté au sein du gouvernement. Le départ de Youssef Chahed est loin de faire l’unanimité, seules deux parties y tiennent, Nidaa et L’UGTT, pour le reste on ne veut fâcher personne et on reste très évasif sur le sujet. Le pays manque effectivement de courage politique et cela peut mener le pays à devenir ingouvernable. En Tunisie celui qui veut faire de la politique monte une télé, constitue des lobbies, crée un journal et appelle au départ du gouvernement.»
Mohamed Ben Salem (Député et dirigeant du mouvement Ennahdha)
«Dans le cadre d’un renforcement du trafic commercial entre les deux pôles chinois et européen, les économies de la rive sud doivent s’insérer dans les chaînes de valeurs chinoises et européennes. Une complémentarité des besoins et des visions rapproche la Chine et les pays d’afrique du Nord: Pékin aspire à sécuriser ses besoins en pétrole et en gaz tout en conquérant de nouveaux marchés pour résorber sa surproduction tandis que les pays d’afrique du Nord enregistrent un besoin croissant en infrastructures et en investissements afin de soutenir leur croissance et leur développement économique. En 2016, le marché de la construction et des infrastructures en Afrique du Nord est évalué à 9 milliards de dollars. A titre illustratif, les réformes initiées en Tunisie et en Egypte afin de désenclaver les régions intérieures marginalisées alimentent un besoin croissant en infrastructures, créant ainsi une fenêtre d’opportunités pour Pékin.»
Mehdi Taje (Géopoliticien et prospectiviste, Directeur de Global Prospect Intelligence)
Ces déclarations ont été accordées à différents médias