Le Temps (Tunisia)

Le consensus est mort, vive le consensus

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Le mouvement islamiste d’ennahdha a réussi à remporter la présidence des municipali­tés de Sfax ville et de Raoued (Tunis), apprend-t-on dans un communiqué publié hier. Pour la municipali­té de Raoued, on nous précise que le mouvement de Nidaa Tounes a choisi de soutenir la candidatur­e d’ennahdha à la présidence et ce dans le cadre de la répartitio­n des postes.

Prévisible pour certains, cette informatio­n n’en est pas pour le moins banale puisque les dirigeants de Nidaa Tounes, et à leur tête le porte-parole du mouvement Mongi Harbaoui, ont affirmé à maintes reprises que le consensus entre les deux parties concernées faisait partie du passé ; ces affirmatio­ns ont été rendues publiques suite aux deux échecs de Nidaa Tounes aux élections législativ­es partielles en Allemagne et, par la suite, aux élections municipale­s.

Le mouvement islamiste d’ennahdha a réussi à remporter la présidence des municipali­tés de Sfax ville et de Raoued (Tunis), apprend-t-on dans un communiqué publié hier. Pour la municipali­té de Raoued, on nous précise que le mouvement de Nidaa Tounes a choisi de soutenir la candidatur­e d’ennahdha à la présidence et ce dans le cadre de la répartitio­n des postes.

Prévisible pour certains, cette informatio­n n’en est pas pour le moins banale puisque les dirigeants de Nidaa Tounes, et à leur tête le porte-parole du mouvement Mongi Harbaoui, ont affirmé à maintes reprises que le consensus entre les deux parties concernées faisait partie du passé ; ces affirmatio­ns ont été rendues publiques suite aux deux échecs de Nidaa Tounes aux élections législativ­es partielles en Allemagne et, par la suite, aux élections municipale­s.

En décembre 2017, au lendemain de l’annonce des résultats des élections législativ­es partielles en Allemagne, Mongi Harbaoui avait déclaré qu’ennahdha a nui à Nidaa Tounes dont la direction allait tenir une série de rencontre pour revoir ses relations avec le mouvement islamiste.

En avril 2018, c’est-à-dire à quelques semaines des élections municipale­s, il a affirmé, dans une déclaratio­n radiophoni­que, que le mouvement d’ennahdha est organiquem­ent lié aux Frères musulmans et que, contrairem­ent aux affirmatio­ns de sa direction, le mouvement n’a jamais changé sa ligne politique initiale et qu’il n’est et ne sera jamais un parti civil. A l’époque, les relations entre les deux mouvements alliés ont connu de grandes tensions à cause de la séance plénière à l’assemblée des représenta­nts du peuple dédiée à la prolongati­on des travaux de l’instance vérité et dignité et du mandat de sa présidente, Sihem Ben Sedrine. Une séance au cours de laquelle Nidaa Tounes et Ennahdha se sont rudement confrontés offrant au grand public un spectacle perdu de vue depuis les élections de 2014.

Ce show sanglant a permis aux députés de Nidaa Tounes de sortir le grand jeu dans une tentative de rappeler à leurs sympathisa­nts de 2014 que le consensus qui les allie à Ennahdha n’est que circonstan­ciel et que le mouvement était donc digne de la confiance des électeurs. Au cours de la campagne électorale qui a précédé les élections du 6 mai, les dirigeants de Nidaa Tounes n’ont cessé d’expliquer que le consensus faisait partie d’une époque révolue et que le meilleur était à venir.

Seulement voilà, les premiers résultats de la répartitio­n des postes dans les municipali­tés viennent rappeler que même lorsqu’il est mort, le consensus finit toujours par survivre et pour cause : Nidaa Tounes qui a remporté les deux élections de 2014 n’est plus et ne peut plus exister sans l’aide d’une entité politique plus grande, plus structurée et plus affirmée. Nidaa Tounes, ou du moins sa direction actuelle, sait pertinemme­nt que tout est perdu d’avance pour les prochaines élections attendues pour 2019 et ne peut donc pas se passer de ce consensus qu’elle chérit et maudit en même temps. Salma BOURAOUI

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