Une mise à mort politique programmée
Tout au long de la tournée qu'il a effectuée au Proche-orient pour présenter aux dirigeants arabes et israéliens qui ont reçu la mouture du plan de «paix» que Donald Trump compte faire accepter aux Israéliens et Palestiniens, Jared Kushner s'est abstenu de communiquer avec la presse et les médias. Ce n'est qu'à l'étape israélienne de son séjour dans la région qu'il a consenti à accorder une interview à un organe de presse, le journal palestinien El Qods en l'occurrence.
A part d'avoir par ce biais affirmé que le plan américain dont il est le démarcheur était «presque prêt» et qu'il pourrait être présenté sans le consentement des Palestiniens, le gendre du président américain a consacré l'essentiel de sa prestation à une attaque en règle contre le président Mahmoud Abbas qui a refusé de le rencontrer. L'autorité palestinienne n'a pas été dupe de l'objectif que l'émissaire américain à cherché à atteindre en s'en prenant à Mahmoud Abbas. Pour elle, la charge contre ce dernier a été destinée à le présenter aux Palestiniens comme étant «l'obstacle» qui empêche la reprise du processus des négociations de paix avec les Israéliens.
Ce que Kushner a effectivement insinué en soutenant ne pas être «sûr que le président Abbas soit en mesure» de faire faire à la partie palestinienne un pas en avant sur la voie de la conclusion d'un accord de paix. En tentant de décrédibiliser le leader palestinien qui refuse de retourner à la table des négociations aux conditions américano-israéliennes, Jared Kushner a usé du même argumentaire que celui qui a été employé contre feu Yasser Arafat qui avait refusé de capituler aux mêmes conditions.
La charge menée contre Mahmoud Abbas fait entrevoir que s'il ne cède pas aux pressions tant américaines qu'arabes qui sont exercées sur lui pour le faire changer de position sur le plan de «paix» de Washington, il va être confronté à des menées visant au renversement de l'autorité palestinienne qu'il préside et à son remplacement par une instance susceptible d'endosser un accord par lequel Israël et son allié américain envisagent d'enterrer la solution d'un règlement à deux Etats.
Début juin, l'envoyé des Etats-unis pour le Moyen-orient, Jason Greenblath, qui a d'ailleurs accompagné le gendre de Donald Trump dans son périple au Proche-orient, avait on ne peut plus limpidement brandi la menace du recours à la déstabilisation de Mahmoud Abbas et de l'autorité palestinienne, laissant entendre qu'il existerait d'autres «perspectives palestiniennes» que ces acteurs en question qui «pourraient aider parvenir enfin à un accord de paix global où la vies des Palestiniens et des Israéliens deviendrait meilleure». Les «exilés» palestiniens qui ont élu refuge à Riyad et aux Emirats en rongeant leur frein d'avoir été écartés par Abbas de l'autorité palestinienne ou de ses instances, sont pour certains et pas des moindres sensibles au chant des sirènes entonné en leur direction tant par le chef d'orchestre américain que par les exécutants arabes de la partition qui leur fait entendre le fallacieux son qu'ils auront un rôle gratifiant à jouer dans les perspectives qui s'ouvriront en Palestine s'ils contribuent à la mise à mort politique de Mahmoud Abbas et de l'autorité palestinienne qu'il préside.
Consultation n°26/2018
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