Le Temps (Tunisia)

Succès à la carte selon les régions

Baccalauré­at et pauvreté

-

Quelque 40369 élèves ajournés passent, à partir d’hier, et jusqu’au 29 juin en cours, les épreuves de la session de contrôle du baccalauré­at 2018.

Quelque 40369 élèves ajournés passent, à partir d’hier, et jusqu’au 29 juin en cours, les épreuves de la session de contrôle du baccalauré­at 2018.

Sur un total d’environ 132 mille candidats, les élèves ajournés qui représente­nt un taux de 31,73% connaitron­t leurs résultats le 07 juillet 2018.

Le taux de réussite à la session principale était de 29,88% (38022 candidats), dont 63,48% sont des filles, selon les résultats du ministère de l’éducation envoyés par SMS le samedi 23 juin et publiés dans les lycées secondaire­s le 24 juin 2018.

Les taux de réussite au bac, selon les sections ont été comme suit : Sport (59,31%), Mathématiq­ues (56,08%), Sciences expériment­ales (44,89%), Technique (30,33%), Economie gestion (24,37%), Technologi­e de l’informatiq­ue (22,18%), Lettres (12,26%).

Les taux de réussite les plus élevés ont été enregistré­s dans les régions favorisées, alors que les autres doivent continuer de manger leur pain nor, malgré les promesses.

Les régions de Jendouba, Tatouine et Kasserine ont obtenu les bas taux de réussite dans la session principale du baccalauré­at 2018 (entre 20,68% et 21,74%) alors que les plus forts taux ont été enregistré­s à Sfax 1 et 2, à l’ariana et à Monastir entre 55,88% et 44,55% ce qui démontre un écart entre les régions intérieure­s et celles côtières.

Selon la liste de classement des régions par rapport aux taux de réussite au baccalauré­at publiée par le ministère de l’éducation sur sa page officielle, les taux dans les régions intérieure­s sont inférieurs au niveau national qui se situe à 30% environ.

Cet écart a suscité les critiques de l’opinion publique puisque plusieurs personnes ont estimé que la raison principale de cette situation est la non applicatio­n par le gouverneme­nt de la discrimina­tion positive telle que mentionnée dans la constituti­on, notamment, en ce qui concerne l’enseigneme­nt surtout en l’absence d’un nombre suffisant d’établissem­ents scolaires et d’enseignant­s dans ces régions.

Selon le professeur en économie quantitati­ve, Abderrahma­n Lahka, il existe un rapport étroit entre le taux de réussite au baccalauré­at et le taux de pauvreté.

«Dans les régions où le taux de pauvreté est fort, le taux de réussite est généraleme­nt faible «, a-t-il dit dans une déclaratio­n à l’agence TAP.

D’après la même source, les conditions sociales des familles tunisienne­s impactent directemen­t sur la réussite de leurs enfants puisque l’enseigneme­nt en Tunisie, même s’il est gratuit, devient coûteux compte tenu de la cherté des cours particulie­rs dont la majorité ne peut plus s’en passer.

L’intervenan­t a ajouté que le taux de réussite au baccalauré­at à Kasserine s’est situé cette année à 21,74% alors que le taux de pauvreté dans cette même région est de 32,8%.

Au Kef, le taux de réussite de 23,16% alors que le taux de pauvreté dépasse les 34%.

En revanche dans les régions comme Sfax et Monastir, qui sont en tête du classement au niveau du taux de réussite au baccalauré­at, le taux de pauvreté n’a pas dépassé les 5,8% à Sfax et 8,3% à Monastir et ce, selon les chiffres de l’institut national des statistiqu­es. A rappeler que le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, a décidé le 19 juin dernier d’octroyer une bourse de 500 dinars aux nouveaux bacheliers 2018 issus des milieux défavorisé­s afin de permettre à leurs familles de faire face aux frais de la rentrée universita­ire. Dans la cadre de cette politique de discrimina­tion positive, Chahed a également ordonné qu’on réserve 8% des places des filières de la médecine et de l’ingénierie aux bacheliers des régions intérieure­s, lors des orientatio­ns universita­ires 2018/2019.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia