Visite d'une délégation érythréenne en Ethiopie
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a accueilli avec faste hier à Addis-abeba une délégation érythréenne, la première visite de responsables du gouvernement d'asmara dans la capitale éthiopienne depuis près de vingt ans. Une guerre qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000 a fait 80.000 morts et la question frontalière n'a toujours pas été réglée. Des athlètes, des chanteurs, des acteurs et des dignitaires religieux étaient présents à l'aéroport international de Bole pour accueillir avec des guirlandes de fleurs la délégation érythréenne conduite par le ministre des Affaires étrangères Osman Saleh et qui comprend notamment Yemane Gebreab, conseiller à la présidence.
Les drapeaux des deux pays flottaient au vent et une grande banderole proclamait "Bienvenue !" L'erythrée a obtenu l'indépendance de l'ethiopie en 1993 après trente années de lutte armée. De 1998 à 2000, une guerre a opposé les deux pays en raison de désaccords sur la frontière. Depuis, Asmara et Addis-abeba n'ont pas de relations diplomatiques. La frontière commune reste fortement militarisée et son tracé est toujours contesté autour de la ville de Badmé.
En 2002, la Cour permanente d'arbitrage de La Haye a attribué Badmé à l'erythrée mais Addisabeba a ignoré ce jugement et la ville est restée sous administration éthiopienne.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a pris ses fonctions en mars, a déclaré ce mois-ci, à la surprise générale, qu'il était prêt à respecter ce jugement international.
Le président érythréen Isaias Afwerki a salué les "messages positifs" envoyés par Addis-abeba et a décidé d'envoyer une délégation en Ethiopie.
Sur Twitter, le directeur de cabinet du Premier ministre éthiopien a dit l'espoir du chef du gouvernement de voir cette visite "poser les bases d'un avenir bien plus brillant pour #l'ethiopie et #l'erythrée".