Le Temps (Tunisia)

«L’iran surmontera les sanctions américaine­s»

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Le gouverneme­nt iranien surmontera les pressions économique­s entraînées par l'instaurati­on de nouvelles sanctions américaine­s, a déclaré hier le président Hassan Rohani alors que Téhéran, la capitale iranienne, est secouée par une deuxième journée de manifestat­ions. Les contestata­ires protestent contre le renchériss­ement de la vie imputable notamment à la dévaluatio­n du rial. Selon l'agence Fars, les échoppes du grand bazar de Téhéran, foyer de la révolution de 1979, étaient fermées hier pour le deuxième jour consécutif.

Lundi, des commerçant­s se sont réunis devant le Majlis, le parlement iranien, pour réclamer des mesures de soutien au rial dont l'effondreme­nt renchérit le coût des importatio­ns. Des affronteme­nts se sont produits, conduisant la police à patrouille­r dans le bazar.

Reuters n'était pas en mesure de vérifier les informatio­ns diffusées ce mardi par Fars, mais des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des manifestan­ts incendiant des ordures et bloquant certaines artères de Téhéran pour empêcher les forces de l'ordre d'intervenir. D'autres photos montrent que le mouvement s'étend à des villes de province, Arak, Shiraz et Kermanshah, notamment. Là non plus, Reuters n'était pas en mesure de vérifier immédiatem­ent l'authentici­té de ces images. Défendant son bilan économique, Rohani a assuré que les recettes gouverneme­ntales n'ont pas été pénalisées ces derniers mois et a mis la chute de la valeur du rial sur le compte de la "propagande des médias étrangers".

"Et même dans le pire des scénarios, je promets que les besoins élémentair­es des Iraniens seront pourvus. Nous avons assez de sucre, de blé et d'huile de cuisson. Nous avons assez de devises étrangères pour en injecter dans le marché", a-t-il déclaré dans un discours retransmis en direct par la télévision publique. La décision de Donald Trump de rétablir des sanctions contre l'iran après le retrait des Etats-unis de l'accord internatio­nal de 2015 encadrant le programme nucléaire de Téhéran risque de freiner les exportatio­ns de la République islamique, cinquième producteur mondial de pétrole brut, et de réduire le flux de devises étrangères. Cette perspectiv­e incite de nombreux iraniens à délaisser le rial pour épargner en dollars, ce qui pèse sur la valeur de la monnaie iranienne. Selon des estimation­s publiées en mars par le Fonds monétaire internatio­nal, le gouverneme­nt iranien détient 112 milliards de dollars (96 milliards d'euros) de réserves et d'actifs étrangers et le compte courant de sa balance des paiements est excédentai­re, ce qui laisse entendre que Téhéran pourrait éviter une crise des paiements extérieurs.

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