Jean qui rit et Jean qui pleure…
A défaut d’être suffisamment solidaires, il faudrait tâcher au moins, d’être bien structurés. Car disperser les rangs sert toujours les intérêts de «l’ennemi», irréconciliable avec les valeurs sociétales de la Tunisie de Bourguiba, qui, lui, faisant-fi de ses «guéguerres» intestines, affiche, presque sans discontinuer, une union de façade et l’illusion d’une cohésion entre ses troupes, pourtant, sacrément départagés sur certaines lignes dures, à adopter ou pas, ouvertement et en public, lorsque le mot d’ordre officiel serait plutôt d’en assouplir les traits pour noyer le poisson. Avant de le passer à la poêle…
Mais en attendant le grand festin, lorsque certains se pourlèchent les babines en salivant à l’envie devant les entremets, d’autres choisissent d’affûter les couteaux pour être sûrs de ne pas rater leur cible. La nuance est importante.
Vision manichéenne de la société ? La «binarité» existe pourtant. Et elle est de taille. Mais le combat est inégal. Ce n’est pas sorcier : entre Nidaa qui s’entre-déchire et Ennahdha qui fait tout pour resserrer les rangs, autour de son chef –charismatique- en tissant patiemment sa toile, tout en faisant mine de ne pas y toucher, il n’y a pas photo. Ce qui peut mener très loin… Droit dans le mur sûrement, mais l’on ne fait pas dans le détail lorsque l’enjeu se place ailleurs : à des années-lumière de l’intérêt suprême de la nation, qui ne sait vraiment plus à quel saint il faudrait se vouer. Et résiste plus par miracle, que par conviction intime, sachant qu’un miracle représente toujours un espoir, fut-il infime, alors que l’intime conviction aujourd’hui, ne paie plus son homme. Ou alors si peu, qu’il est acculé à s’en aller mendier ailleurs pour se sustenter. Gravissime. Comme si l’enjeu de l’heure était d’être contre Youssef Chahed ou tout contre. En oubliant de regarder ailleurs. C’est-à-dire là où en réalité, tout se joue. En l’absence d’un arbitre.