Le Temps (Tunisia)

Un round qui s’annonce rude!

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Le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a accusé le gouverneme­nt d’avoir appauvri le peuple tunisien et de l’avoir marginalis­é. Une déclaratio­n qui survient après les récentes augmentati­ons des prix du carburant et du lait.

Le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a accusé le gouverneme­nt d’avoir appauvri le peuple tunisien et de l’avoir marginalis­é. Une déclaratio­n qui survient après les récentes augmentati­ons des prix du carburant et du lait. Annonçant la tenue prochaine du Comité administra­tif de L’UGTT, Taboubi a affirmé que la centrale syndicale compte organiser une série de protestati­ons visant à défendre le droit aux négociatio­ns sociales et la concrétisa­tion de plusieurs accords restés, jusqu’à présent, irréalisés. Le secrétaire-général de L’UGTT a expliqué que plus de la moitié des familles tunisienne­s n’arrivent plus à assurer leurs besoins basiques à cause de la hausse vertigineu­se des prix, tout en rappelant que son organisati­on a déjà mis en garde contre la dégradatio­n de l’atmosphère sociale qui pourrait exploser à tout moment. Pour Noureddine Taboubi, le gouverneme­nt de Youssef Chahed a sombré dans une «idiotie politique» où tout ce qui l’intéresse relève des querelles politicard­s qui ne servent en rien les intérêts généraux du pays.

Au cours d’une déclaratio­n accordée à la radio Mosaïque FM, Taboubi a indiqué que L’UGTT veille toujours à prendre en considérat­ion les intérêts du pays, mais que cela ne veut en aucun cas dire que la centrale syndicale est incapable de réagir aux récentes évolutions sur la scène publique.

Si les récentes augmentati­ons des prix du carburant et du lait ont réellement été révoltante­s, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’une occasion rêvée pour Noureddine Taboubi et pour L’UGTT de relancer les hostilités contre Youssef Chahed et son gouverneme­nt.

En effet, et depuis la suspension des négociatio­ns du Pacte de Carthage version 2, L’UGTT et le mouvement de Nidaa Tounes, et à sa tête Hafedh Caïd Essebsi, cherchent à reprendre leur bataille annoncée contre le gouverneme­nt actuel. Nidaa Tounes a même formé une commission parlementa­ire chargée d’évaluer le travail gouverneme­ntal pour pouvoir présenter un argumentai­re persuasif dans ses tentatives de limoger l’équipe gouverneme­ntale. Toutefois, les membres de cette même commission ont rencontré, mardi, Youssef Chahed et ont qualifié la rencontre de productive, tout en affirmant qu’ils soutiennen­t la stabilité gouverneme­ntale qui doit, cependant, connaître un ajustement, faisant ainsi allusion à un remaniemen­t ministérie­l dont il est déjà question depuis la semaine dernière.

La déclaratio­n des membres de la commission laisse comprendre que L’UGTT pourrait se retrouver seule dans sa volonté d’évincer le gouverneme­nt d’autant plus que le mouvement islamiste d’ennahdha vient tout juste de réitérer son soutien à la stabilité gouverneme­ntale. C’est ce qu’a annoncé son porte-parole, Imed Khemiri, qui a, lui aussi, fait allusion à un remaniemen­t ministérie­l qui viendrait apaiser les esprits de certains.

Bien que leur rôle soit important dans l’assise politique du gouverneme­nt, le pouvoir des partis politiques est presque insignifia­nt comparé à celui de L’UGTT et pour cause ; la centrale syndicale détient une force incomparab­le qui n’est autre que celle de la rue. La rue comme ultime recours de L’UGTT peut en effet déstabilis­er non pas seulement le gouverneme­nt mais tout le pouvoir en place.

Salma BOURAOUI

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