La Tunisie aux avant-postes de la réconciliation

Le ministre tunisien des affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui, a réaffirmé que la Tunisie "oeuvre à impulser le processus de règlement politique en Libye, à rapprocher les points de vue entre les différents protagonistes libyens et à réunir les conditions propices à la concrétisation des prochaines échéances politiques".

Le chef de la diplomatie tunisienne a déclaré à la presse au terme d'un entretien mardi à Tobrouk avec le président de la chambre des députés libyens, Aguila Salah, que "les différents protagonistes libyens doivent être conscients de la sensibilité du moment et oeuvrer à faire sortir leur pays des crises, notamment économiques et sécuritaires". Il a réaffirmé à ce propos la disposition de la Tunisie "à soutenir totalement la Libye et à mettre ses moyens à la dispositions des Libyens dans tous les domaines".

Jhinaoui a précisé d'autre part que le président de la chambre des députés libyens a réitéré son engagement à respecter l'accord conclu sur les dates de déroulement du référendum sur la nouvelle constitution et l’organisation des élections présidentielle et législatives.

Il a indiqué que la visite à Tobrouk fait partie des efforts diplomatiques et s'inscrit dans le cadre de l'initiative présidentielle tunisienne du 20 février 2017 qui rend compte aux protagonistes libyens de la teneur de la réunion tripartite à Alger, le 21 mai 2018, des ministres des affaires étrangères de Tunisie, Algérie et Egypte, de la mise en oeuvre de la feuille de route des Nations Unies du 20 décembre 2017, entérinée par le conseil du sécurité le 10 octobre de la même année et qui stipule un amendement de l'accord politique, l'organisation d'une conférence de réconciliation nationale, l'adoption d'une constitution et d'une loi électorale ainsi que le déroulement d'élections présidentielle et législatives.

Le ministre a rappelé également que la visite intervient dans le cadre de la réunion de Paris, le 29 mai 2018, qui appelle à parachever la constitution avant le 16 septembre 2018 et l'organisation d'une élection présidentielle le 10 décembre prochain.

Jhinaoui avait effectué, le 11 juin courant, une autre visite à Tripoli au cours de laquelle il s'était entretenu avec le chef du gouvernement d'entente nationalefayezsarraj et le président du conseil supérieur d'etat Khaled Mechri ainsi qu'avec son homologue libyen Mohamed Tahersyala, rappelle-t-on.

Le chef de la diplomatie tunisienne a fait état, par ailleurs, de sa prochaine rencontre avec le maréchal Khalifa Hafter, soulignant a cet égard que la Tunisie "se tient à la même distance des différents protagonistes libyens".

Au terme de son entretien avec Khémaies Jhinaoui, Aguila Salah a décliné toute déclaration à la presse.