La Cimade crie au détournement de la lutte antiterroriste en France
Alors que Conseil européen se réunit jeudi 28 et vendredi 29 juin avec les questions migratoires au coeur des discussions, la Cimade s’est procuré les chiffres français des personnes refoulées à la frontière. L’association d’aide aux migrants les a présentés mercredi 27 juin dans un rapport très dur à l’encontre du gouvernement. Celui-ci est accusé de détourner les moyens de la lutte antiterroriste pour contrôler les flux migratoires.
À la suite des attentats de 2015, l’état français a pris la décision de rétablir les contrôles à ses frontières. Le but était alors antiterroriste : la plupart des membres du commando du 13-novembre venaient en effet de Belgique. Depuis, ces contrôles sont reconduits par période de six mois. Cependant, ils sont aujourd’hui détournés de leur but premier, selon l’analyse de la Cimade dans son rapport. L’association constate en effet que leur énorme majorité n’a pas lieu sur la frontière franco-belge... mais sur celle avec l’italie. Là où existent de nombreux lieux de passage empruntés par les migrants.
En conséquence, le nombre de migrants refoulés à leur entrée en France a explosé depuis 2015 : les interdictions de pénétrer sur le territoire ont été multipliées par cinq. Au total, plus de 85 000 personnes n’ont pas pu franchir la frontière l’an dernier. Encore plus grave, selon la Cimade : parmi ces refoulés, un sur cinq sont des mineurs isolés. Et cela bien que justice française ait reconnu - à plusieurs reprises - l’illégalité des refus d’entrée les concernant.