Prix excessifs: le boycott comme solution ?
L’augmentation du prix du lait est imminente. En attendant, il y a pénurie sur le marché. Certains appellent au boycott de ce produit ainsi que de tous ceux dont les prix sont jugés excessifs. D’autres semblent résignés et subissent en silence, ployant sous le joug de la cherté de la vie et des dettes qui s’accumulent.
L’augmentation du prix du lait est imminente. En attendant, il y a pénurie sur le marché. Certains appellent au boycott de ce produit ainsi que de tous ceux dont les prix sont jugés excessifs. D’autres semblent résignés et subissent en silence, ployant sous le joug de la cherté de la vie et des dettes qui s’accumulent.
Avant même son arrivée, les politiciens de tous bords et hauts responsables nous annonçaient qu’elle sera douloureuse pour le porte-monnaie du citoyen. Ces affirmations n’ont pas tardé à se confirmer puisque de nombreuses taxes ont été revues à la hausse et certains prix se sont envolés aussi bien ceux de produits jugés de luxes que ceux basiques dont on se sert au quotidien. Parmi ces produits de première nécessité, le carburant dont le prix a été révisé il y a quelques jours avec une augmentation de pas moins de 75 millimes, annoncée pile poil le jour des résultats du bac et du funeste match de l’équipe nationale contre la Belgique, histoire de noyer le poisson et de s’assurer que les citoyens ne rouspéteront pas car très occupés ailleurs. Une hausse de prix qui avait d’ailleurs été réfutée par le ministre de l’energie, des Mines et des Energies renouvelables quelques jours auparavant. Mais le pire est qu’une énième hausse est à prévoir, nous assure-t-on avant la fin de l’année 2018. « Ce n’est pas de notre faute. C’est celle du baril de pétrole dont le prix ne cesse d’augmenter », clament les officiels tous azimuts qui, à chaque fois que le sujet des augmentations est évoqué, orientent le débat sur le « travail acharné du gouvernement pour sauver la Tunisie » tout en promettant une délivrance pour 2019. La bonne blague...
Les prix vont-ils baisser ? La Tunisie deviendra-t-elle en quelques mois un pays riche et à fortes ressources économiques ? Le taux d’inflation enregistrera-t-il un net recul et le pouvoir d’achat du citoyen sera-t-il décuplé au point que des millions d’entre eux pourront enfin profiter de la vie et non pas passer leurs journées à réfléchir comment payer leurs factures et rembourser leurs dettes ? Des milliers de citoyens, ne bénéficiant d’aucune couverture sociale, n’auront-ils plus à choisir entre se soigner ou manger ? Le taux de chômage baissera-t-il et les tensions sociales s’apaiseront-elles d’un coup de baguette magique ? Apparemment, certains croient vraiment au père Noël et veulent nous le faire croire aussi...
D’augmentation en augmentation de prix, la situation se détériore et les opposants en profitent pour mettre la pression sur le gouvernement. Entre temps, les porte-monnaie des citoyens se vident de plus en plus et la colère, sourde, gronde en silence. Une des solutions prônées par certains, le boycott des produits chers, prenant pour exemple le Maroc où la campagne citoyenne de boycott a remporté un vif succès. De telles campagnes pourrontelles réussir en Tunisie quand on sait que malgré les prix excessifs des moutons en période d’aïd el Kebir ou encore du « zgougou » en période de mouled, il n’y a pas eu boycott car pour les Tunisiens, ces occasions sont sacrées ? Difficile diront certains, pas impossible répondront d’autres.