Le Temps (Tunisia)

Vague de xénophobie à l’arrivée de migrants yéménites

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En Corée du Sud, 561 migrants yéménites, qui ont fui la guerre dans leur Yémen natal, ont trouvé refuge depuis le début de cette année dans l’île sud-coréenne de Jeju, profitant d’une politique d’exemption de visas destinée à faciliter le tourisme. Il s’agit d’une situation inédite pour ce pays asiatique qui n’accorde l’asile politique qu’à un nombre infime de réfugiés chaque année. Ces migrants yéménites coincés à Jeju suscitent des réactions très diverses parmi une société peu habituée au problème... et provoquent notamment une intense vague de rejet et de xénophobie.

Sur les réseaux sociaux, ces 500 Yéménites sont accusés d’être de « faux réfugiés », venus en Corée pour « propager l’islam » et « s’emparer des emplois peu qualifiés ». Certains les qualifient de « terroriste­s ». Une pétition s’opposant à leur présence a été signée par plus d’un demi-million de personnes.

Mais ces migrants reçoivent aussi beaucoup d’aide d’associatio­ns locales. Adnan, 29 ans, formateur en sécurité, a fui la guerre au Yémen il y a trois ans. Il part d’abord en Malaisie, puis arrive à Jeju en mai. Il vient de trouver un emploi dans un restaurant de l’île. «C’est très triste de lire que certains médias disent que nous sommes dangereux. Mais les gens à qui nous parlons savent que c’est n’importe quoi. Un Coréen âgé m’a dit qu’il nous comprenait, que la guerre du Yémen lui rappelait la guerre de Corée et ses flux de réfugiés dans les années 50.

Les génération­s plus âgées se montrent plus compréhens­ives. Moi je veux remercier le gouverneme­nt sud-coréen de nous autoriser à travailler.

C’est la première fois [qu’il accorde des permis de travail à des migrants dès leur arrivée]. Nous apprécions et espérons qu’il nous donnera la permission rester».

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