Les bombardements s'intensifient dans le sud-ouest
L'armée syrienne intensifie depuis mercredi son offensive lancée il y a dix jours contre les zones terroristes du sud-ouest du pays, près de la frontière jordanienne et du plateau du Golan annexé par Israël, et le bilan des morts a doublé, a rapporté l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
En deux jours, les frappes aériennes de l'aviation gouvernementale ont fait au moins 46 morts dans la province de Deraa, qui fut en 2011 le berceau de l'insurrection contre le président Bachar al Assad.
Parmi les morts figurent 17 civils, dont cinq enfants, qui s'étaient réfugiés dans une cave dans la ville d'al Moussaïfrah. Depuis le début de l'offensive la semaine dernière, les affrontements ont fait 93 morts, ajoute L'OSDH.
Plusieurs localités, dont Bousra al Cham, Nawa et Rakham, ont été bombardées.
"On n'arrive même plus à compter les frappes aériennes", a déclaré Abdallah Mahamid, un chef terroriste dans la ville de Deraa.
Abou Djihad, un responsable de l'opposition, a précisé qu'au moins 11.000 personnes avaient été contraintes de fuir leurs maisons. La télévision publique syrienne a rapporté que l'aviation avait visé hier des positions rebelles à Bousra al Cham, dans l'est de la province, et que les forces gouvernementales étaient entrées dans deux villages plus au nord-est. Elle a ajouté que 450 combattants rebelles du secteur de Lajat s'étaient rendus aux forces loyalistes. Le négociateur en chef de l'opposition syrienne dans les négociations internationales, Nasr al Hariri, a déploré hier le "silence des Etatsunis" face à cette offensive dans une région qui a pourtant été proclamée l'an dernier "zone de désescalade" à la suite d'un accord entre Washington, Moscou et Amman.
Pour lui, seul un "coup tordu" peut expliquer l'inertie actuelle des Etatsunis, qui sont intervenus par le passé ailleurs en Syrie pour contrer des attaques des forces gouvernementales. La France "extrêmement préoccupée" A Paris, le ministère français des Affaires étrangères s'est dit "extrêmement préoccupé" par cette offensive conduite "en violation de l'accord de désescalade devant garantir la stabilité de cette zone".
"Ces attaques portent un risque d'escalade et de déstabilisation régionale", poursuit le Quai d'orsay, qui appelle "la Russie à faire respecter les engagements qu’elle a souscrits concernant le cessez-le-feu dans le sud-ouest syrien".