Le Temps (Tunisia)

La sécurité, premier défi de la présidenti­elle du 29 juillet

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Dans un mois, les Maliens sont appelés à élire leur nouveau président. Le scrutin se déroulera le 29 juillet dans un contexte sécuritair­e qui s’est dégradé ces derniers mois. La sécurisati­on de la campagne électorale, des candidats et des bureaux de vote le jour J est une des préoccupat­ions majeures de tous ceux qui préparent et participen­t au processus électoral.

Ces derniers mois, la sécurité est devenue un défi quotidien dans plusieurs régions du Mali. A Tombouctou, les habitants vivent dans la peur d’une nouvelle attaque après celle du 14 avril dernier qui a visé le camp militaire abritant la force de L’ONU et la force française Barkhane. En ville, la criminalit­é a fait des bonds avec une multiplica­tion des vols de véhicules et des assassinat­s sommaires. A Gao, même sentiment d’inquiétude face à la multiplica­tion des braquages. Dans la région centre, autour de Mopti, des dizaines d’écoles ont fermé sous la menace des terroriste­s, et de nombreux habitants craignent désormais de circuler sur certains axes routiers. Aux attaques des groupes armés se sont aussi superposés des conflits communauta­ires et soupçons d’exactions menées par les forces armées maliennes elles-mêmes. « Lors de l’élection de 2013, nous n’avons eu aucune inquiétude pendant la campagne, mais aujourd’hui, une réelle incertitud­e pèse sur nos déplacemen­ts », confie Soumaïla Cissé, candidat à l’élection. Le chef de file de l’opposition se demande s’il pourra se rendre à Niafunké, à 200 kilomètres de Tombouctou, village où il est élu et où il doit voter. Il s’interroge aussi sur la faisabilit­é de déplacemen­ts dans les régions du centre de Ténenkou et Youwarou.

Face à l’insécurité, les autorités se veulent rassurante­s. Jeudi 21 juin, lors d’un débat sur la sécurisati­on du scrutin à l'assemblée nationale, le ministre de la Sécurité a promis de prendre en compte les inquiétude­s des candidats. « Dès que la liste définitive sera validée par la Cour constituti­onnelle, chaque candidat aura droit à une garde rapprochée. Ils pourront aussi bénéficier d’une escorte au cours des déplacemen­ts qui leur paraissent risqués », a précisé le général Salif Traoré.

Le ministre de l’administra­tion territoria­le assure que l’élection pourra se tenir partout et qu’il n’est pas question d’organiser des élections partielles. Certains élus locaux, préférant garder l’anonymat à cause des menaces qui planent sur leur population, restent sceptiques. « Qui voudra tenir un bureau de vote dans un village du cercle de Ténenkou ou de Djenné ? Chaque centre de vote sera-t-il sécurisé ? », s’interroge le maire adjoint d’une commune de la région de Mopti.

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