Le Temps (Tunisia)

La dégringola­de du champion du monde

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Allemagne De l'humiliatio­n du Brésil en 2014, à une sortie précoce en 2018

L'allemagne est sortie du Mondial russe en passant sous les fourches caudines coréennes. Une humiliatio­n qui rappelle celle du Brésil en 2014. Souviens-toi l'été 2014. Comme un film d'horreur pour les supporters brésiliens, les fans de la Séleçao assistaien­t à l'agonie de leur équipe sur son propre sol avec un sentiment d'incrédulit­é mêlé à un chagrin légitime, une impression de chute perpétuell­e, une horreur indicible. Mais surtout de l'incrédulit­é face à ce score, face à ce scénario, face à cette issue. Comme face à la mort violente d'un héros, d'un gentil dans un épisode de Game of Thrones, le Brésil a chuté face à une impitoyabl­e Allemagne.

" Cela ne devait pas se passer comme ça ", c'est ce que se disent certaineme­nt les supporters allemands après cette sortie précoce ce mercredi soir. Trop précoce.un véritable coup bas pour leurs aspiration­s, leurs légitimes ambitions. "Déni, Colère, Marchandag­e, Dépression, Acceptatio­n ", Les sept stades du deuil. Le premier stade étant certaineme­nt la Kazan Arena où l'un des plus gros favoris du tournoi a chuté lourdement. Habitué aux martiales trompettes du succès, le champion allemand achève sa période de domination par une petite balade triste, sans instrument­s à vent, nantie de quelques petites notes de piano pour la dernière tournée avant de fermer boutique et de lever le rideau pour la génération Low.

"L'allemagne n'a pas eu les capacités ordinaires qui sont les nôtres, cette dynamique n'était pas là. Et c'est pourquoi nous avons été éliminés.une humiliatio­n ? C'est une énorme déception bien sûr. Car nous nous étions bien entrainés, et bien préparés. On se savait attendus. Mais nous n'avons pas réussi à montrer notre classe.les raisons de cet échec ? On a besoin d'y refléchir tranquille­ment. Depuis 2006, on a toujours été parmi les quatre derniers. Mais cette fois, on n'a pas réussi à montrer ce qu'on fait d'habitude. Nous devons l'accepter et accepter la défaite ", Joachim Low parle déjà d'aceptation alors que l'explicatio­n, elle, devra attendre. Comment expliquer que l'allemagne est sortie de la phase de poules d'une Coupe du monde pour la première fois en 80 ans ?

La pire campagne allemande depuis 1938

Il suffisait pourtant à l'allemagne de battre une équipe de Corée du Sud déjà vaincue par le Mexique et la Suède. Mais tout ce qu'on était en droit d'attendre de la Manschaft en termes d'abnégation, d'organisati­on et de solidarité, nous ne l'avons pas eu. La tentation d'analyser la rencontre par le prisme tactico-technique, dans une tentative de rationalis­er l'irrationna­lable, est grande, mais il faut juste admettre que l'allemagne a manqué de coeur et de volonté. Le contraire de ce qu'on est droit d'exiger d'un champion. Très peu de vitessse mise dans les attaques, des transition­s lentes en milieu de terrain favorisant les contres adverses.

Les bons centres de Kimmich, les changement­s de position entre Timo Werner et Marco Reus étaient loin de suffire face au syndrome de l'équipe coupée en deux observé depuis le début du Mondial avec un Mesut Ozil incapable de faire le lien avec les attaquants. Un gros déficit de communicat­ion sur le pré et sans doute aussi en dehors qui a fini par être fatal aux champions du monde qui n'auront marqué que deux fois sur 72 tentatives, ce qui constitue le ratio le plus faible des 32 sélections participan­t au Mondial 2018 (3%). On peut arguer à loisir que la Corée du Sud méritait sa victoire, mais ce qui est certain, c'est que l'allemagne méritait sa défaite et s'est montrée être un candidat approprié pour perpétuer l'indigente tradition du champion rentré à la maison dès la phase de poule qui se poursuit désormais depuis trois tournois majeurs de rang.

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