Le Temps (Tunisia)

L'ONU envisage une reprise des négociatio­ns

-

L'émissaire des Nations unies pour le Yémen a dit s'attendre à ce que les parties prenantes au conflit reviennent à la table des négociatio­ns pour la première fois depuis deux ans.

Les deux camps ont confirmé leur volonté de tenir des pourparler­s, a précisé Martin Griffiths dans un entretien à une radio de l'onu.

"J'aimerais réunir les parties dans les prochaines semaines au plus tard. J'espère que le Conseil de sécurité (de l'onu) se réunira la semaine prochaine et que nous présentero­ns un projet sur la manière dont nous allons reprendre les négociatio­ns", a-t-il déclaré.

La coalition arabe conduite par l'arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui opère depuis mars 2015 au Yémen, a lancé le 12 juin dernier une offensive contre la ville d'hodeïda, sur les bords de la mer Rouge, afin d'en chasser les terroriste­s chiites houthis, soutenus par l'iran.

Martin Griffiths a dit avoir rencontré ces derniers jours le président yéménite en exil Abd Rabbou Mansour Hadi à Aden, ville où le gouverneme­nt reconnu par la communauté internatio­nale a trouvé refuge, ainsi que le négociateu­r en chef des rebelles, Mohammed Abdul-salam. De nouvelles discussion­s avec les Houthis sont prévues dans les prochains jours afin de préciser le calendrier et les détails des négociatio­ns entre les deux camps.

Les discussion­s tenues par l'onu avec les parties prenantes au conflit ont jusqu'à présent empêché une offensive de grande ampleur contre la ville d'hodeïda et son port, le plus important du pays, a poursuivi Griffiths.

Les Houthis ont proposé de confier la gestion du port aux Nations unies si un accord de cessez-le-feu global était trouvé, a-t-il encore indiqué, confirmant ce qu'avait rapporté à Reuters une source proche du dossier. Les deux parties ont accepté ce principe, a-t-il précisé, mais les discussion­s se poursuiven­t afin d'empêcher toute attaque.

"A l'heure actuelle nous sommes toujours en négociatio­ns sur la manière dont l'onu pourrait aider à empêcher une attaque et, plus important encore - et c'est à mon avis l'option vers laquelle nous nous dirigeons -, pour voir si la reprise des négociatio­ns signifiera qu'une attaque sur Hodeïda ou une avancée vers la guerre seront évitées." Environ un million de Yéménites prennent part au conflit, a par ailleurs déclaré l'émissaire de l'onu. Les désarmer et les réintégrer sera une tâche compliquée mais essentiell­e. Selon l'onu, 22 millions de Yéménites sont dépendants d'une assistance extérieure, et 8,4 millions déjà menacés par la famine. Or les quatre cinquièmes des biens de première nécessité acheminés au Yémen transitent par le port d'hodeïda et les Nations unies craignent une aggravatio­n de la crise humanitair­e.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia