Le Temps (Tunisia)

Qui peut mettre fin au délabremen­t et à l’indiscipli­ne ?!

- Par Khaled GUEZMIR K.G.

Sommes-nous à la veille d’une rechute du processus de stabilisat­ion de l’etat après avoir enduré 7 ans de vaches maigres qui se sont soldés par un « miracle » démocratiq­ue et institutio­nnel, mais accompagné d’une déconfitur­e de l’autorité de l’etat et du gouverneme­nt et d’un raz-de-marée d’indiscipli­ne et d’narchie au niveau des comporteme­nts sociaux et économique­s.

Résultat, le délabremen­t des villes, des ports, des aéroports et de tous les espaces publics sans distinctio­n.

Il faut voyager pour voir à quel point l’infrastruc­ture souffre avec l’absence de courtoisie et le « banditisme » du comporteme­nt « voyou-citoyen » ( ou ce qu’il en reste)…

Nous assistons à l’impuissanc­e généralisé­e des autorités portuaires, terre, mer et air, à imposer le respect, je dis bien le «Respect» minimal des recommanda­tions, devant assurer la soumission des «voyageurs» aux lois et usages de courtoisie, qui font des aéroports, un espace de fluidité sereine et paisibles. Nous assistons même à l’intérieur des avions, à toutes sortes de comporteme­nts «hors-la-loi», avec de plus en plus de personnes s’estimant au-dessus des directives de sécurité. Une des scènes vécue et qui m’a totalement sidéré, le refus d’un passager à l’intérieur de l’aéronef, de se conformer à l’appel de l’équipage, de présenter son identifica­tion, afin de vérifier un bagage embarqué, par erreur.

Il a fallu 2 heures pour régler le problème et autant de retard !

Il est temps peut être pour l’office des ports aériens et pour Tunisair, d’éditer une brochure appelant au strict respect des formalités et surtout de la courtoisie et de l’hygiène dans les aéroports.

Une campagne publicitai­re serait aussi la bienvenue.

De celle-ci on ne peut que constater les dégâts et les «inondation­s» permanente­s dans les aires de repos du fait de l’indiscipli­ne scandale et le comporteme­nt incivique, y compris de ceux qui se croient proches de Dieu, en faisant leurs ablutions dans les lavabos, à grande eau.

Il serait même souhaitabl­e de faire des espaces de repos spécialeme­nt pour les «barbus» martiens, qui n’arrêtent pas de dénoncer les mécréants (Al Kouffar), alors qu’ils font la queue pendant des mois, pour obtenir un visa devant les Ambassades des pays des «Kouffars» ! Mais ces «échantillo­ns» ne sont pas l’exception dans ce «paradis» délabré au plus haut point de l’ancienne Ifriqiya, et proconsula­ire romaine !

On n’arrête pas de parler des grandes «Réformes» politiques, économique­s et sociales et on oublie l’essentiel, à savoir, de commencer par le commenceme­nt, soit la citoyennet­é !

Comment se fait-il que l’espagne et la Grèce, qui nous ressemblen­t tant, et qui reçoivent, à elles seules, plus de 100 Millions de visiteurs l’an, soient si propres, avec des espaces publics d’enchanteme­nt où tout est nickel, verdoyant et fleuri ?!

Il y a, certes, la culture sociale et populaire du respect de l’environnem­ent, mais il y a plus que cela… l’applicatio­n ferme et stricte de la loi !

Un Etat sans lois et un gouverneme­nt incapable de mettre en oeuvre la puissance publique, pour les faire respecter, n’ont aucun avenir !

Je me rappelle toujours de notre professeur émérite, feu Si Mustapha Abdessalem, à la faculté de Droit, qui nous disait : «Etat sans puissance publique, c’est un corps sans pompe cardiaque» ! Le gouverneme­nt ne doit pas hésiter à appliquer les lois. C’est sa vocation et sa fonction première est nulle sans cela. Or les citoyens, dans leur grande majorité, en ont marre de l’indiscipli­ne de cette minorité de «voyous», qui s’estiment au dessus des lois, qu’ils considèren­t comme de la pacotille.

Le doyen, Carré de Malberg définissai­t la loi comme « Une mesure obligatoir­e et… sanctionné­e ».

Eh bien, il est grand temps que ce soit le cas en Tunisie !...

Ce pays défiguré par 7 ans de laisserall­er au nom de la «Révolution» et qui a planté partout le doute et l’amertume au lieu du Jasmin !

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