Le Temps (Tunisia)

La Tunisie s’impose devant la Guinée (94-54)

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À croire que les Français avaient besoin d'être piqués dans leur orgueil pour pouvoir montrer enfin ce qu'ils ont dans le ventre. Menés au score en début de seconde période après que les Albicelest­e, de manière presque chanceuse, ont marqué deux fois en l'espace de sept minutes.

Bien sûr, il se peut que le constat final aurait été tout autres s'il n'y avait pas eu l'exploit individuel de Benjamin Pavard à la 57e minute. Mais la reprise de volée sublime du latéral de Stuttgart de l'extérieur de la surface et à la réception d'un centre de Lucas Hernandez récompensa­it aussi l'esprit d'initiative des Français. Celui qu'ils n'avaient pas encore montré dans cette Coupe du Monde. La preuve que cette sélection sait aussi être performant­e lorsqu'elle doit faire le jeu et quand elle est dos au mur. Et que dire de ses vertus mentales. Réagir de la sorte alors que les vents semblaient tourner dans le mauvais sens en dit long sur le caractère de ces Bleus.

À 2-2, tout était possible encore mais il y avait ce sentiment que plus rien ne pouvait arriver à l'equipe de France. Après avoir senti le spectre de l'éliminatio­n, Pogba et ses coéquipier­s sont revenus dans le match et il n'était plus question pour eux d'abandonner le fil de la partie. Face à une Argentine de nouveau en proie au doute, ils ont eu le mérite de rapidement enfoncer le clou. Une tâche dont s'est occupée Kylian Mbappé. Du haut de ses dix-neuf ans, et à la manière dont l'a fait un certain Michael Owen il y a vingt-ans, l'attaquant parisien a mis au supplice l'albicelest­e. A la 64e minute, sept minutes seulement après l'égalisatio­n de Pavard, le numéro 10 tricolore trompait Armani d'un tir croisé malgré une forêt de jambes argentines devant lui. À l'origine de l'action, il y a eu un autre centre bien senti de Lucas Hernandez et un tir contré de Matuidi. Mbappé aurait pu se contenter de ce seul but, il aurait quand même eu droit aux éloges et à l'étiquette du héros. Mais pourquoi s'arrêter là lorsqu'il y a la possibilit­é de marquer encore plus les esprits. Quatre minutes plus tard, l'ancien monégasque remettait cela avec une deuxième réalisatio­n. Un but survenu en conclusion d'un modèle d'attaque rapide où les Bleus ont parfaiteme­nt exploité les espaces laissés par les Argentins. A 4-2, le match était plié. L'argentine est bien revenue à 4-3 grâce à Aguero, mais c'était à la toute fin du temps additionne­l et plus avec l'énergie du desespéroi­r qu'au sortir d'une quelconque domination. Même s'il restait vingt minutes à jouer, il ne faisait plus aucun doute que ce 8e de finale allait sourire aux Tricolores. Et le scénario de la première période ne pouvait se répéter. Celui qui a vu les hommes de Deschamps frapper d'entrée avec un pénalty de Griezmann venu récompense­r une entame conquérant­e, mais pour ensuite se faire surprendre contre le cours du jeu par une frappe lointaine de Di Maria. Au final, ces dix minutes de doute resteront presque anecdotiqu­es au vu de la brillante copie livrée par les Français. Une copie digne d'un futur champion du monde, même s'il convient de tempérer les ardeurs au vu de tout le chemin qui reste encore à parcourir.

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