Des manoeuvres pour épater la galerie
Dans un pays à la dérive, tous les moyens sont bons pour se dénigrer et se critiquer, les uns les autres, malgré les lois, les institutions et les règlements mis en place pour organiser la vie publique, sur les plans politique, social et économique.
Dans un pays à la dérive, tous les moyens sont bons pour se dénigrer et se critiquer, les uns les autres, malgré les lois, les institutions et les règlements mis en place pour organiser la vie publique, sur les plans politique, social et économique. L’exemple nous vient, cette fois-ci, du domaine des élections municipales et de l’installation des conseils municipaux.
La bêtise humaine n’a pas de limites et certains cherchent à percer en dénigrant tout ce qui est logique, régulier et respectant la législation existante, sans prendre en considération pour les lois promulguées par les instances les plus habilitées et que personne n’a le droit de dénoncer, avant que les élus du peuple décident de changer la donne. Parce que et jusqu’à nouvel ordre, personne n’a le droit d’enfreindre la loi, dans un pays qui se considère démocratique.
Certains partis arrivent même à être ridicules en défendant une cause futile qui n’est d’aucun intérêt et d’aucun apport pour l’avenir d’un pays en pleine débandade, en raison des errements de ses politiciens qui ont pris le train en marche et qui ne donnent l’impression d’être armés de la meilleure manière pour commencer leur carrière dans le domaine.
Mais, comme dans le pays des aveugles, les borgnes sont rois, comme le dit le proverbe, on doit, actuellement, accepter notre sort, en attendant des jours meilleurs.
Des membres de la classe politique, dans le gouvernement, parmi les conseillers et, aussi, à l’assemblée des représentants du peuple (ARP), ainsi que des responsables de partis, prennent des positions qui frisent le ridicule et qui émanent d’une volonté certaine d’épater, simplement, la galerie et de faire du populisme.
A titre d’exemple, le Parti des patriotes démocrates unifiés (PPDU) a estimé que "la décision précipitée du gouvernement de tenir des conseils régionaux extraordinaires, le même jour et dans chaque gouvernorat, sous prétexte de suivre l'avancement des projets en suspens, est une décision improvisée par laquelle il tente d'embellir son image et faire diversion de son échec et de son manque de sérieux dans le traitement du dossier du développement des régions marginalisées".
Dans une déclaration rendue publique mercredi dernier, il a imputé le retard dans la réalisation des projets publics et le financement des investissements "à la politique générale du gouvernement soumise aux dictats de l'étranger, au déficit chronique du budget et à l'amplification de la corruption au sein des entreprises et dans les transactions publiques".
Pour le parti de gauche "la mission principale du gouvernement aujourd'hui doit se concentrer sur un traitement sérieux et sur la base de la constitution de la crise politique que connait le pays loin des manoeuvres et de la fuite en avant".
Pourtant, l'agence Tunis Afrique Presse n'a pu obtenir confirmation de la volonté du gouvernement de tenir des conseils régionaux le même jour, mais le chef du gouvernement Youssef Chahed a annoncé mardi, lors de l'inauguration de la 52e foire de la ville de Sfax, un train de mesures en faveur de la région.
Il a fait état également de la tenue du conseil régional de développement de Sfax, jeudi 28 juin 2018, pour suivre la mise en oeuvre des décisions et des mesures annoncées.
C’est là le hic, surtout que des partis et des politiciens réagissent à des rumeurs et des racontars, sans prendre la peine de vérifier l’origine de l’information.
Huit ans après la Révolution, la Tunisie doit subir, encore, les supputations, les errements et les hésitations de sa classe politique qui n’a pas cherché à apprendre, pour mieux gérer les affaires publique et aider à canaliser des décisions qui ne peuvent faire que du bien.
Faouzi SNOUSSI