Hommage aux poètes du Kef
Vendredi 29 juin, à 15h, l’espace Beit El Arab » de la Ligue des Etats Arabes (les Berges du Lac, Tunis) a abrité le 20è récital poétique destiné cette fois aux poètes originaires de la ville du Kef.
M. Sadok Charaf, dit Abou Wijdane, responsable de l’espace « Beit El Arab » a exprimé sa joie de rencontrer les poètes du Kef, cette ville historique et culturelle, en soulignant l’importance de ces rencontres poétiques qui se sont déroulées dans le cadre des « Récitals poétiques » à « Beit El Arab » depuis déjà deux ans et qui se tiennent aujourd’hui pour la 20è fois et ce, grâce à M. Abdellatif Abid, Secrétaire Adjoint de la Ligue des Etats Arabes qui nous a ouvert les portes de cette institution arabe en Tunisie, sachant que les préoccupations de la Ligue ne se limitent pas aux questions politiques et économiques mais elle a aussi une fonction culturelle qui vise à promouvoir la culture, la littérature et les arts dans le monde arabe . Il a annoncé que cette activité sera transférée à partir de la saison prochaine soit à la Cité de la Culture, soit à La Radio Culturelle. Au cas où elle se produira au sein de la Radio Culturelle, elle sera une activité hebdomadaire »
M. Abdellatif Abid a donné un petit aperçu historique sur la Ligue des Etats Arabes, sur sa création, sur les raisons de son transfert en Tunisie où elle a demeuré pendant dix ans et de son retour en Egypte. Il a souhaité la bienvenue aux invités et à tous les poètes du Kef, présents et absents. Après quoi, l’écrivaine et poétesse Sayda Achtar Ben Ali, à qui revient cette initiative, présenta dans son discours un exposé bref sur l’histoire de la ville du Kef et de ses personnages légendaires, soulignant son rayonnement culturel et sa tolérance à travers les siècles, puis elle cita les noms des poètes participants et enfin donna le coup d’envoi à ce récital poétique.
C’est le grand poète Abdessattar Abrougui qui ouvre la danse avec la lecture, ô combien expressive, de deux poèmes lyriques puisés dans son oeuvre poétique. Joignant la voix aux gestes, il a su retenir l’haleine des assistants par le rythme musical de ses vers et par les images évocatrices de sa poésie. Puis, la poétesse Zohra Hawachi a débité quelques poèmes en arabe dialectal dont les thèmes sont d’inspiration kéfoise, ce mode d'expression d'une vaste et riche littérature populaire orale semble avoir une audience aussi large que la littérature classique. Ensuite, le poète Houcine Ouni, un poète originaire du Kef, monta sur le podium pour réciter certains de ses poèmes pleins d’enthousiasme, de patriotisme, de souvenirs et d’éloges pour sa ville natale. Leila Chagraoui, une autre poétesse du Kef, déclama à son tour deux poèmes d’amour. Mehdi Gatri, dit El Hallaj du Kef, présenta avec fougue et beaucoup de zèle son poème intitulé « Jebel M’tir » en arabe dialectal, et un autre sur la mère, des vers forts qui font l’apologie de sa ville natale et de ses concitoyens. Il débita également un autre poème en arabe classique. Le poète Rachid Khalfaoui était présent à ce récital où il présenta trois poèmes dont l’un intitulé « Rome : le rêve et la tombe », ayant pour thème l’immigration clandestine et tout ce qui découle de ce phénomène social désastreux. Béchir Messoudi, poète bilingue, présenta un poème retraçant l’épopée de l’homme à travers l’histoire. Imed Zoghlami, qui présidait cette manifestation, déclama à deux reprises quelques poèmes lyriques. Bref, ce fut un récital poétique bien réussi où les textes déclamés étaient très variés allant des chants épiques, aux poèmes lyriques qui expriment les joies et les peines, en passant par l’évocation de l’exil, de la séparation, de l’amour de la patrie et du combat pour la dignité. Signalons que d’autres poètes invités ont décliné l’invitation pour des raisons diverses. La cérémonie s’est achevée sur les airs d’une chanson kéfoise populaire chantée en choeur par les assistants. Enfin, les poètes participants ont reçu un « certificat de fierté » pour leur présence à ce récital et pour l’ensemble de leurs oeuvres.